George III

(Londres, 1738 - Windsor, 1820)

Roi d'Angleterre de 1760 à 1820

George III est né le 4 juin 1738 à Londres, fils aîné de Frédéric, prince de Galles, et de la princesse Augusta de Saxe-Gotha. Il devient héritier au trône à la mort de son père en 1751, succédant à son grand-père, George II, en 1760. Il est le troisième monarque Hanovre et le premier à être né en Angleterre et adopter l'Anglais comme première langue.

L'on se souvient beaucoup de George III pour deux choses : la perte des colonies d'Amérique et son état de folie. Cela est loin d'être l'entière vérité. La responsabilité directe de George III de la perte des colonies n'est pas grande. Il s'oppose à leur demande d'indépendance, mais il ne développe pas les politiques (comme l'Acte d'Emprunt de 1765 sur le thé, le papier et d'autres produits) qui mènent à la guerre en 1775-1776 et qui ont le soutien du Parlement.

Ces politiques sont largement dues aux charges financières de garnisons et d'administration de la vaste expansion du territoire. Des dépenses supplémentaires dans une série de guerres contre la France et l'Espagne en Amérique du nord et des prêts octroyés à la Compagnie des Indes Orientales aggravent la situation financière, d'où le recours à de nouvelles taxes en Amérique du nord. Dans les années 1770, et au moment où il n'y a pas de taxes de revenu, la dette nationale exige un revenu annuel de 4 million de livres sterling...

La Déclaration d'indépendance de l'Amérique du 4 juillet 1776, la fin de la guerre avec la capitulation des forces britanniques en 1782, et la défaite que la perte des colonies américaines représente, peuvent avoir menacé le trône des Hanovre. Cependant, la défense solide de George III, à travers l'intérêt national et la succès qui découle de la longue guerre avec la France révolutionnaire, le rendent plus populaire qu'auparavant.

La guerre américaine, ses conséquences financières et les anxiétés familiales placent une grande tension sur la personne du roi durant les années 1780. Après de sérieuses périodes de maladie en 1788-1789, et de nouveau en 1801, George III devient dérangé en permanence à partir de 1810. Il est mentalement incapable de régner dans la dernière décennie de son règne ; son fils aîné (le futur roi George IV)est nommé Prince Régent dès 1811. Des historiens médicaux ont rapporté que l'instabilité mentale de George III est causée par des désordres héréditaires physiques, appelés porphyre.

L'accession de George III en 1760 marque un changement significatif dans les finances royales. Depuis 1697, le monarque reçoit une subvention annuelle de 700 000 livres sterling du Parlement, contribution à la liste civile et aux dépenses de la Household Royale. En 1760, il est décidé que l'entière dépense pour la liste civile doit être fournie par le Parlement en retour du renoncement des revenus héréditaires parle roi pour la durée de son règne. (cet arrangement reste appliqué aujourd'hui, bien que les dépenses du gouvernement civil sont maintenant payées par le Parlement, plutôt que financées directement par le monarque depuis la liste civile).

Les premiers 25 ans de règne du roi sont quasi-controversés en raison du conflit avec l'Amérique notamment. Le roi est accusé par des critiques, dont les Whigs (un groupe politique) de tentatives pour réaffirmer l'autorité royale d'une manière anti-constitutionnelle. En fait, George III prend une vue conventionnelle des Institutions et exerce les pouvoirs laissés à la couronne après les conflits entre le Roi et le Parlement au XVIIe Siècle.

Bien qu'il soit soucieux de ne pas abuser de ses pouvoirs, la capacité limitée de George III et le manque de stabilité relatif aux changements d'alliances au sein des Tories et des Whigs, groupes politiques au Parlement, compliquent le travail uni entre le roi et ses ministres, lesquels ont besoin du soutien de la Chambre des Communes.

Son problème est d'abord résolu par le long gouvernement de Lord North (1770-1782) et puis, en 1783, par celui de Pitt le Jeune qui reste jusqu'en 1801.

George III est le plus séduisant des monarques Hanovre. Il est un bon père de famille (il a quinze enfants) et dévoué pour sa femme, Charlotte de Mecklenburg-Strelitz, pour qui il achète la Maison de la Reine (plus tard appelée à devenir Buckingham Palace). Cependant, ses fils le déçoivent et, après des mariages secrets inopportuns du côté de ses frères, l'Acte des Mariages royaux de 1772 est voté à l'initiative de George III (à partir de maintenant, le souverain doit donner son consentement pour le mariage de n'importe quel descendant de George II, avec quelques exceptions tout de même).

Extrêmement consciencieux, le roi lit tous les papiers du gouvernement et parfois même il agace ses ministres en montrant un intérêt particulier pour le gouvernement et la politique. Son influence dans ce dernier domaine est considérable. En 1801, il force Pitt le Jeune à démissionner quand les deux hommes ne partagent pas les mêmes points de vues au sujet des droits civils des catholiques. Dans le respect du serment qu'il a prononcé lors de son couronnement, George III s'oppose à la mesure proposée.

George III, qui est sans aucun doute l'un des monarques les plus cultivés, commence une nouvelle collection royale de livres (65 000 de ses livres sont plus tard offerts au British Museum) et ouvre sa bibliothèque aux érudits. En 1768, George III trouve l'argent nécessaire et règle les dépenses de l'Académie royale des Arts (maintenant connu pour ses expositions). Il est le premier roi à étudier la science, matière comprise dans son éducation (il a son propre observatoire astronomique), et des exemples de sa collection d'instruments scientifiques peuvent désormais être vus au Musée des Sciences.

George III prend également un vif intérêt pour l'agriculture, particulièrement pour les domaines de la couronne à Richmond et Windsor, baptisés « La ferme de George ». Dans ses dernières années, ses pouvoirs aussi bien physiques que mentaux l'abandonnent et il devient aveugle. Il meurt au château de Windsor le 29 janvier 1820, après un règne de plus de soixante ans (le second plus long règne de l'Histoire britannique).

A Mouvaux le samedi 31 juillet 2004,

Benjamin HUS