Comme Theodore Roosevelt avant lui, Woodrow Wilson se considère comme le représentant personnel du peuple. « Personne, si ce n'est le Président, dit-il, semble être destiné...pour consacrer toutes ses forces à l'intérêt général du pays ». Il met en place un programme de réforme progressive et renforce la direction internationale en établissant un nouvel ordre mondial. En 1917, il déclare l'entrée en guerre de l'Amérique, une croisade pour mettre les démocraties du monde hors de danger.

Wilson a vu l'atrocité de la guerre. Il est né en Virginie en 1856, fils d'un ministre presbytérien qui était, pendant la Guerre de sécession, pasteur à Augusta, en Géorgie, et durant la Reconstruction un professeur dans la ville de Columbia, en Caroline du Sud.

Après la remise des diplômes de Princeton (puis le collège du New Jersey) et de l'Université de Virginie, Wilson décroche son doctorat à l'Université Johns Hopkins et s'oriente vers une carrière académique. En 1885, il épouse Ellen Louise Axson.

Wilson avance rapidement comme jeune professeur conservateur de science politique et devient dirigeant de Princeton en 1902.

Sa réputation nationale grandissante conduit des démocrates conservateurs à le considérer comme un candidat potentiel à la Présidence. Ils le persuadent d'abord de se présenter aux élections pour élire le prochain Gouverneur du New Jersey en 1910. Au cours de sa campagne, il déclare son indépendance à l'égard des conservateurs et de la machine qui l'a nommé, approuvant une tribune progressive, laquelle il poursuit en tant que gouverneur.

Il est investit candidat à la Présidence de 1912 par la Convention Démocrate et fait campagne sur un programme appelé New Freedom, dans lequel il insiste sur l'individualisme et les droits des Etats. Au cours des trois parties de l'élection, il recueille seulement 42% des votes mais une écrasante victoire électorale.

Wilson manœuvre auprès du Congrès trois morceaux majeurs de la législation. Le premier est une baisse des tarifs, the Underwood Act ; attachée à la mesure, une taxe de revenus fédérale graduée. En 1914 la loi établit une Commission Fédérale du Commerce pour interdire les affaires injustes pratiquées.

Un autre changement de législation suit en 1916. Une nouvelle loi interdit le travail des enfants ; une autre limite les travailleurs des chemins de fer à huit heures de travail par jour. Grâce au mérite de cette législation et le slogan « Il nous préserve de la guerre », Wilson est triomphalement réélu Président.

Mais après sa réélection, Wilson conclue que l'Amérique ne pourra rester neutre dans la conflit très meurtrier qui a débuté en 1914, la Première Guerre Mondiale. Le 2 avril 1917, il demande au Congrès une déclaration de guerre à l'Allemagne.

L'effort massif américain reverse lentement l'équilibre de la balance en faveur des Alliés. Wilson va, avant le Congrès de janvier 1918, énumérer les buts de la guerre américaine (les quatorze points, le dernier par lequel il établirait « une association générale des nations...fournissant les garanties mutuelles de l'indépendance politique et l'intégrité territoriale semblable pour les grands et petits Etats »).

Après que les Allemands aient signé l'Armistice du 11 novembre 1918, Wilson se rend à Paris pour essayer de construire une paix durable. Il présente plus tard au Sénat le Traité de Versailles, contenant l'établissement de la Société des Nations, et demande : « Oserions-nous le rejeter et briser le cœur du monde ? ».

Mais l'élection de 1918 a changé la balance du Congrès en faveur des Républicains. Par sept votes, le Traité de Versailles est rejeté par le Sénat.

Le Président, contre les recommandations de ses docteurs, fait un tour national pour mobiliser le sentiment du public pour le Traité. Epuisé, il est victime d'une attaque, et se trouve tout proche de la mort. Tendrement soigné par sa seconde épouse, Edith Bolling Galt, il résiste jusqu'en 1924, trois ans après avoir quitté son poste de Président des Etats-Unis...

A Mouvaux le jeudi 5 août 2004,