La Seconde Guerre Mondiale

(1939-1945)


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I ) Les victoires de l'Axe : 1939-1942

1) L'Allemagne ouvre le feu

a) La guerre débute à l'est. Le 1er septembre 1939, la Pologne subit l'invasion de l'Allemagne selon la tactique de la Blitzkrieg (guerre-éclair où les Allemands associent blindés et aviation pour rompre facilement le front ennemi). Après 10 jours de résistance, Varsovie capitule cependant que l'Armée rouge occupe l'Est de la Pologne.

b) A l'ouest, Anglais et Français adoptent une stratégie défensive : leurs armées restent à l'abri derrière la Ligne Maginot et attendent l'offensive de Wehrmacht (l'armée allemande) : c'est la "drôle de guerre". Ils tentent pourtant de couper la route qui approvisionne l'Allemagne en fer et qui passe par la Norvège. Hitler riposte en occupant le Danemark et la Norvège en avril 1940.

2) L'offensive à l'ouest

a) Hitler déclenche son offensive à l'Ouest le 10 mai 1940. La Wehrmacht se rue sur les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, puis perce le front français à Sedan (12 mai), en aval de la Ligne Maginot, ce qui refoule les armées franco-britanniques sur les bords de la Mer du Nord : elle y fait des centaines de milliers de prisonniers. L'exode des civils fuyant vers le Sud gère la contre-attaque tentée par les Français. Elle tourne à la débâcle. La France est envahie ; Paris occupée dès le 14 juin. Entre temps, l'Italie est entrée en guerre aux côtés de l'Allemagne, le 10 juin. Le Président du Conseil, Paul Reynaud, qui souhaite poursuivre la guerre, est contraint à démissionner. Le maréchal Pétain forme un nouveau gouvernement qui demande l'armistice le 17 juin. Il est signé le 22 juin à Rethondes, dans le même wagon où les Allemands avaient signé en 1918 l'armistice avec la France ; Hitler et ses généraux imposent à la France la capitulation.

b) La Grande-Bretagne seule debout, Hitler engage la "Bataille d'Angleterre", en Août 1940. Le pays est soumis à de terribles bombardements (le "Blitz"). Mais le Royaume-Uni, dirigé par le 1er ministre Winston Churchill, résiste à l'ennemi.


3) La guerre s'étend au monde.

a) Malgré le pacte germano-soviétique, Hitler a toujours considéré l'URSS comme son grand ennemi : c'est un pays communiste, peuplé de Slaves et qui menace ses frontières orientales. Il l'attaque brusquement le 22 Juin 1941. C'est l'opération Barberousse. L'Armée Rouge, mal équipée et prise au dépourvu , est submergée. Leningrad et Moscou ne sont sauvées de la capitulation que par l'arrivée de l'hiver 1941.

b) De son côté, le Japon décide de chasser les Etats-Unis du Pacifique pour pouvoir y étendre ses conquêtes. Le 7 décembre 1941, l'aviation japonaise détruit la flotte américaine à Pearl Harbor dans les îles Hawaii. Le lendemain, les Etats-Unis déclarent la guerre au Japon ; l'Allemagne et l'Italie déclarent en retour la guerre aux Etats-Unis.


II Les défaites de l'Axe : 1942-1945


1) 1942 : le tournant de la guerre


a) Dans le Pacifique, l'élan victorieux du Japon est stoppé au cours de l'année 1942 par les forces américaines du général Mac Arthur au cours des batailles de Mickway, en juin, et de Guadalcanal, en décembre, confirmant leur supériorité.

b) Sur le Front Est, les armées allemandes ne peuvent s'emparer de Leningrad et de Moscou. A Stalingrad, le 2 février 1943, après cinq mois de siège et de combats acharnés contre l'Armée Rouge et les populations civiles, les troupes de Von Paulus affamées et décimées se rendent. Hitler n'est plus invincible.

c) En Afrique du Nord, les Armées de l'Axe sont battues par les Anglais à El Alamein et repoussées vers la Tunisie. A la suite du débarquement anglo-américain au Maroc et en Algérie, en novembre 1942, elles sont prises en tenailles et se rendent.

2) La contre-offensive des Alliés

a) Après la conquête de l'Afrique du Nord, les Anglo-Américains débarquent en Sicile (juillet 1943) puis dans la péninsule italienne. L'Italie capitule, mais les Allemands bloquent la progression alliée vers le Nord.

b) Durant l'été 1944, les Alliés débarquent en Normandie et en Provence. Ils avancent ensuite en territoire français. Après l'échec de la contre-offensive allemande dans les Ardennes, ils passent le Rhin en mars 1945.

c) Après sa victoire à Stalingrad, l'Armée Rouge repousse la Wehrmacht hors de l'URSS, puis elle la chasse de l'Europe de l'Est et des Balkans (mais la Grèce est libérée par le Royaume-Uni). Elle entre en Allemagne en 1945.

3) L'Allemagne puis le Japon capitulent

a) Le 26 Avril 1945, les armées américaines et soviétiques font leur jonction sur l'Elbe ; le 30, les Russes s'emparent de Berlin après une semaine de combats. Hitler se suicide et l'Allemagne signe une capitulation sans condition le 8 mai 1945.

b) Dans le Pacifique, les Américains remontent d'île en île vers le Japon à partir de 1943 ; en 1944-1945, ils le bombardent intensivement. Mais les Japonais ne se rendent pas. En août 1945, le nouveau président américain, Truman, décide alors de lancer sur Hiroshima et Nagasaki, les deux premières bombes atomiques de l'Histoire, les 6 et 8 Août 1945 ; il y a plus de 150000 victimes. Le 2 septembre, le Japon capitule. La deuxième guerre Mondiale est terminée.


III) L'Europe allemande


1) Le continent hitlérien


a) Le grand Reich est formé de l'ancienne Allemagne et des région annexées depuis 1938. Il comprend deux protectorats (le Gouvernement Général de Pologne et la Bohême-Moravie) où l'Etat regroupe les populations "non-allemande" du Reich

    b) De nombreux pays sont occupés par la Wehrmacht ; ils sont administrés par des gouverneurs allemands désignés par Hitler, ou par des gouvernements locaux fidèles.


2) Le pillage et les persécutions


a) Les nazis organisent un véritable pillage économique de l'Europe. Ils font main basse sur tout ce qui peut renforcer l'effort de guerre allemand : ils exigent de lourds frais d'occupation, réquisitionnent les matières premières, les produits industriels, les denrées alimentaires. L'Europe connaît la pénurie, le rationnement, la misère.

Pour satisfaire aux besoins de main-d'ouvre, le régime nazi utilise les prisonniers de guerre, les nombreux détenus auxquels viennent s'ajouter les travailleurs volontaires. Puis est institué un Service de Travail Obligatoire (STO), véritable réquisition de tous les travailleurs.

b) Les camps de concentration institués dès 1933, reçoivent les ennemis et les exclus du régime nazi. Après la guerre, la déportation s'étend à l'Europe ; les camps se multiplient et deviennent une source de main-d'ouvre à bon marché. 6 millions d'hommes y trouvent la mort.

Certains camps sont spécialement voués à l'extermination des "races inférieures", Juifs, Tziganes et Slaves. En janvier 1942, cette oeuvre de mort est planifiée sous l'appellation "solution finale". Environ 5 millions de Juifs périront dans des conditions atroces. De plus, tous les pays doivent participer à la "croisade contre le Bolchevisme".


3) Les collaborateurs


a) Nulle part, sauf en Norvège, les Allemands s'installent de gouvernement composé de nazis locaux. En revanche, dans tous les pays, une minorité de la population, par résignation, intérêt, ou conviction, accepte de collaborer.

b) En France, dans la zone occupée, les collaborateurs liés à l'extrême-droite, contrôlent la presse, tiennent la radio, et fondent la Légion des Volontaires Français pour combattre aux côtés des Allemands. Certains s'engagent dans les SS ou dans la Gestapo.

c) Le 24 octobre 1940, à Montoire, le Maréchal Pétain, convaincu de la Victoire d'Hitler, engage la France dans la collaboration. Le régime de Vichy persécute les Juifs. Le pays n'y gagne rien. En Avril 1942, sous la pression des nazis, Pierre Laval est nommé chef du gouvernement. En novembre, la zone sud est occupée par les Allemands. Vichy est devenu un Etat satellite et policier qui participe à la rafle du Vel d'Hiv (16 juillet 1942), crée la Milice, organise la STO. Dès lors, de nombreux Français se détachent du régime. Certains rejoignent les Résistants.


IV La France de Vichy


1) Un régime né de la défaite

a) Alors que la WehrMacht occupe près de la moitié de la France, le maréchal Philippe Pétain (1856-1951) succède à Paul Reynaud à la présidence du Conseil le 16 juin 1940. Le 22 juin, il signe l'armistice à Rethondes. La France doit verser à l'Allemagne une lourde indemnité de guerre et assurer l'entretien des troupes d'occupation ; l'Alsace et la Lorraine sont rattachés au Reich ; le Nord et l'Ouest du pays restent occupés par les Allemands.

b) Pétain s'installe à Vichy, dans la zone libre. Le 14 juillet 1940, il se fait accorder par le Parlement les pleins pouvoirs pour modifier la Constitution. Il prend ensuite le titre de "chef de l'Etat français" et nomme Pierre Laval chef du gouvernement ; il a 84 ans.


2) Pétain et la "Révolution Nationale"

a) Pétain veut aussitôt régénérer la France grâce à une révolution nationale" résumée dans la formule "travail, famille, patrie". Il instaure un régime autoritaire, rejetant la République et la démocratie ; il glorifie le travail traditionnel (artisanat, travail de la terre), et apporte une aide financière aux familles nombreuses ; enfin, il exclut les Juifs de la communauté française : en 1940 et 1941, deux statuts leur interdisent de nombreuses professions.

b) Le régime de Vichy contrôle la radio et la presse, les organisations de jeunesse et s'appuie sur les associations d'anciens combattants.

3) La collaboration avec l'Allemagne

a) Pétain, poussé par Laval, engage une collaboration d'Etat avec l'Allemagne à la suite de sa rencontre avec Hitler à Montoire, en octobre 1940. Dès lors, l'Etat français livre à l'Allemagne les Juifs étrangers de la zone libre, alors que la police française apporte son concours aux Allemands pour les arrêter dans la zone occupée (rafle du vélodrome d'hiver, le 16 juillet 1942). Le régime incite les Français à travailler en Allemagne.

b) En Novembre 1942, l'Allemagne envahit la Zone Sud et, peu après, les partisans d'une collaboration plus poussée entrent au gouvernement ; l'Etat Français instaure alors le Service du Travail Obligatoire (STO) et laisse la milice pourchasser les résistants et les juifs.

V) Résistance française et Libération

1) En 1940, les premiers résistants.

a) Le 18 juin 1940, le général Charles de Gaulle, qui a quitté la France pour l'Angleterre, lance un appel à la radio de Londres, la BBC, pour que le combat continue. Il recrute une petite armée composée de Français : les Forces Françaises Libres (FFL).

b) En 1940, une grande majorité de la population fait confiance à Pétain, mais quelques individus commencent à s'opposer aux Allemands et au régime de Vichy, en publiant des tracts et des journaux clandestins ou en préparant des évasions vers la zone libre. Les premiers résistants sont partagés en de nombreux mouvements qui n'ont pas de contacts entre eux.

2) De Gaulle prend la tête de la Résistance

a) L'invasion de l'URSS par l'Allemagne amène une grande partie des communistes à entrer dans la Résistance. Ils organisent des attentats contre les Allemands. A partir de 1943, beaucoup de jeunes fuyant le STO, gagnent le maquis et commencent la lutte armée contre Vichy et l'occupant.

b) En 1941, de Gaulle envoie Jean Moulin en France, pour unifier la Résistance et la placer sous son autorité. En mai 1943, Jean Moulin tient dans la clandestinité la première réunion du Conseil National de la Résistance (CNR) qui comprend des délégués de tous les mouvements de résistance et des anciens partis et syndicats. Le CNR reconnaît de Gaulle comme le véritable chef de la France résistante.

3) La libération de la France

a) En juin 1944, les Alliés débarquent en Normandie puis en août, en Provence. Les Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) se mettent alors à harceler les troupes allemandes qui, en représailles, massacrent des civils.

En août, Paris est libéré par les résistants et la division FFL du général Leclerc qui a débarqué avec les Alliés ; le 26. Le général de Gaulle descend triomphalement les Champs-Élysées.

b) Alors que la population se venge des collaborateurs, de Gaulle prend la tête d'un gouvernement provisoire formé de résistants. Les représentants ramènent l'ordre dans les provinces et l'épuration (jugement des collaborateurs) est désormais menée selon des procédures légales. Pierre Laval est jugé et condamné à mort, mais Pétain est gracié par de Gaulle en raison de son âge.

VI - Le bilan de la Seconde Guerre Mondiale : l'Europe et le monde en 1945

1) Un monde détruit

La Seconde Guerre Mondiale (1939-1945) est un conflit exceptionnel dans l'histoire de l'humanité par sa durée, par son extension mondiale et par son caractère total. Elle a mobilisé toutes les ressources de la science et des industries au service de la destruction de masse.

C'est aussi le conflit le plus meurtrier de tous les temps, responsable d'environ 50 millions de victimes. La grande majorité sont des civils, morts sous les bombardements où en déportation (résistants, juifs, ...). A ce bilan, il faut ajouter la surmortalité des enfants et des personnes âgées, victimes de sous-alimentation ou de pénurie de médicaments. En Europe, 30 millions de personnes ont été déplacées de force pendant la guerre.

La découverte des camps d'extermination et de l'étendue des crimes nazis et japonais provoque dans l'opinion un choc moral sans précédent, tant la barbarie a été poussée à son comble. Les conventions internationales de la guerre ont été rarement respectées : plus de 3 millions de prisonniers de guerre soviétiques ont été éliminés au motif de leur prétendue race slave. La bombe atomique, qui a pourtant permis la victoire américaine, fait planer un danger permanent sur le monde.

2) Un monde à reconstruire

Le traumatisme de la guerre fait espérer en un monde bâti sur de nouvelles règles admises partout. En 1945-1946, le tribunal international de Nuremberg définit pour la première fois la notion de "crime contre l'humanité" qui qualifie les crimes nazis à l'encontre des communautés juive et tzigane.

Cinquante Etats s'engagent à défendre la liberté et la paix en signant la Charte de San Francisco qui fonde l'Organisation des Nations Unies (ONU). On veut croire alors en des valeurs partagées par tous : droits de l'Homme, dignité de la personne humaine, égalité des droits des personnes et des nations... garantes de la paix et de sécurité mondiale.

Pourtant, la grande alliance entre les Etats-Unis et l'URSS qui a permis la victoire semble bien fragile dès 1945. La carte de la nouvelle Europe atteste de la volonté de l'hégémonie de l'URSS sur les territoires qu'elle a libérés.

En Europe, les quatre vainqueurs occupent militairement l'Allemagne et l'Autriche. Ils se donnent pour tâche d'éliminer les traces du nazisme et de réorganiser les deux pays. De plus, le territoire allemand est amputé de ses annexions et la Pologne s'agrandit à l'Ouest.

En Asie, le Japon perd les territoires continentaux acquis depuis le XIXe siècle. La Mandchourie et Formose (Taïwan) sont intégrés à la Chine. la Corée est séparée en deux.