Philippe Pétain

(Cauchy-à-la-tour, Pas-de-Calais 1856 - Port-Joinville, île d'Yeu 1951)


1) Le militaire, vainqueur de Verdun


Né le 24 Avril 1856 dans le Pas-de-Calais, Philippe Henri Benoni Joseph Pétain est originaire d'une famille de cultivateurs. Il fait de brillantes études à l'école de Saint-Cyr, et rentre à L'École Supérieure de guerre, d'où il deviendra capitaine en 1890. Il entre en 1901 comme professeur à l'École de Guerre où il insiste sur le rôle des feux d'artillerie et d'infanterie combinés et reste jusqu'en 1910. Pétain a pratiquement achevé sa carrière lorsque éclate la Première Guerre Mondiale. Promu général en 1914, il est le grand vainqueur de Verdun, en 1916. Il devient commandant en chef des armées françaises en 1917 et est nommé maréchal de France au lendemain de la Victoire, en novembre 1918. Après avoir établi la situation dans la guerre du Rif, en 1925, il devient ministre de la guerre en 1934 sous le ministère Doumergue ou ministère d'Union. A la chute de ce ministère, il se démet de tout emploi militaire. Après que la France eût rétabli ses relations avec l'Espagne, Philippe Pain est envoyé à Madrid, plus pour son passé que pour ses compétences diplomatiques, en 1939. Il y reste jusqu'au moment où Paul Reynaud remplace Édouard Daladier à la tête du gouvernement (mars 1940). Alors vice-président du Conseil, la défaite des troupes français devant la poussée allemande va le porter au pouvoir.


2) L'homme providentiel et Vichy


Paul Reynaud, président du Conseil, démissionnaire, Pétain le remplace à la tête d'un gouvernement préparé à l'avance ; Darlan à la Marine, le général Weygand à la défense nationale, Baudouin aux affaires étrangères.

Pétain cherche tout d'abord, à rassurer les Français par les formules choquantes : "Travail, famille, Patrie" ; "J'ai fait don de ma personne à la France". Le général Weygand ayant refusé la capitulation militaire, Pétain demande et obtient l'Armistice et envoie Hurtziger le signer à Rethondes. Installé à Vichy, il convoque les parlementaires en Assemblée Nationale le 10 juillet et est investi des pleins pouvoirs.

"Nous, Philippe Pétain, maréchal de France, déclarons assumer les fonctions de chef de l'Etat."

Il devient donc à 84 ans, chef de l'État français.

En confiant à l'ambitieux Pierre Laval le vice-présidence, Pétain sonnait le glas de la IIIe République. Obligé de l'écarter de son gouvernement, Laval sera remplacé par l'Amiral Darlan. Mais quelques mois plus tard, Laval lui sera imposé par les Allemands. Se servant de son prestige, de son passé militaire glorieux, Pétain se fait soutenir pendant un temps par les anciens combattants de la guerre 14-18 regroupés dans "La Légion des Combattants". Il cherche à rassurer - glanant la popularité - en visitant les villes de la zone non-occupée. Mais Philippe Pétain commet l'erreur de rencontrer Hitler à Montoire, le 24 octobre 1940, et surtout de s'engager sur la voie de la collaboration. Aussi, lorsque les Alliés débarquent en France, les FFI portant la guerre à l'intérieur du pays, les Allemands l'obligent à quitter Vichy pour Belfort, puis le 20 août 1944, on le transfert à Simarigen en Allemagne.

Rentré en France le 26 avril 1945, il est condamné à mort le 15 août 1945, destitué de tous ses titres et décorations. La sentence ne sera pas exécutée mais commuée en détention perpétuelle par de Gaulle, chose accomplie à l'île d'Yeu où il meurt, le 23 juillet 1951, après une congestion pulmonaire.