François-Joseph Ier

(Schönbrunn, Vienne, 1830 - Vienne, 1916)

Plan :

Introduction
I - Famille

1) Les parents
2) Les frères

II - L'assomption vers la couronne

III - Les débuts

IV - La Princesse Elisabeth (Sissi)

1) Le mariage
2) Les enfants

V - Défaites militaires et réformes constitutionnelles

VI - Le déclin progressif

1) Sissi assassinée
2) La Bosnie-Herzégovine
3) La Première Guerre Mondiale

VII - La succession

1) Charles-Louis
2) François-Ferdinand
3) Charles Ier

De tous les souverains Habsbourg, l'un des plus longs règnes est celui de François-Joseph Ier (1830-1916). Il montre également la fin des monarques régnants. En s'unissant lui-même avec les forces conservatrices absolutistes, il préserve la monarchie pour encore un demi-siècle. Dans la fin, cependant, son refus de permettre des réformes démocratiques élémentaires aurait pu mener, éventuellement, à la fin de la monarchie autrichienne quelques années après sa mort en 1916. François-Joseph peut en effet être la figure la plus tragique dans le crépuscule des monarchies européennes. Alors qu'il règne depuis sept tumultueuses décennies, sa vie est remplie de tragédies. Son frère Maximilien est exécuté au Mexique. Son fils Rodolf, un homme aux idées libérales qui aurait pu sauver la monarchie, se suicide dans une affaire d'amour. Son épouse Sissi, qu'il aime tant, est poignardée par un anarchiste. Son héritier François-Ferdinand est assassiné. Son Empire a déjà commencé à s'émietter dans la Première Guerre Mondiale, un peu avant sa mort. Le règne de François-Joseph est à la fois superbe et en même temps pathétique. La monarchie autrichienne est alors l'une des plus prestigieuses d'Europe. L'Empereur lui-même est le souverain qui a régné le plus longtemps. Pourtant, il vit pour voir l'Autriche réduite à un pouvoir de seconde classe par l'Allemagne : l'un de ses amours meurt dans de tragiques circonstances et son Empire commence à se désintégrer.

I - Famille

François-Joseph, né le 18 août 1830, est issu d'une des plus grandes familles royales d'Europe : les Habsbourg.

1) Les parents

Père. Le duc François-Charles (1808-1878). Il est le fils de François II (1768-1835) et de Marie-Thérèse de Bourbon-Naples (1772-1802).

Mère. La princesse Sophie de Bavière (1805-1872). Ses parents sont le roi de Bavière Maximilien Ier Joseph (1756-1825) et Catherine de Baden (née en 1776)

2) Les frères

François-Joseph est le fils aîné. Il a trois frères mais aucun ne se révélera bien.

Ferdinand-Maximilien (1832-1867), Empereur du Mexique (Maximilien Ier) où il est renversé par les forces républicaines en 1867 avant d'être fusillé.

Charles-Louis (30 juillet 1833 - 19 mai 1896). Alors que Charles-Louis joue seulement un rôle mineur dans les affaires de l'Autriche, il devient lui-même très important lorsque l'heure est aux questions de succession dynastique. Quand le fils unique de François-Joseph, Rodolf, meurt en 1889, la succession va à Charles-Louis et après sa mort, en 1896, à ses descendants. Son fils François-Ferdinand qui devient l'héritier du trône est assassiné par un révolutionnaire serbe en 1914, ce qui déclenche la Première Guerre Mondiale.

Louis-Victor (15 mai 1842 - 1919), le plus jeune frère de François-Joseph est exilé étant coupable d'indécentes et grossières choses avec un enfant dans un bain publique. Il meurt célibataire.

II - L'assomption vers la couronne

François-Joseph devient Empereur lorsque son père renonce à ses droits de succession qui a été abandonné par Ferdinand Ier, oncle de François-Joseph, après la révolution autrichienne de 1848. Depuis un moment, la situation politique regarde désespérée. Beaucoup pensent que la monarchie des Habsbourg peut s'effondrer. 1848 est une année de révolution populaire en Europe. Nombre de monarchies européennes se trouvent sur un précipice.

III - Les débuts

Dès son accession au trône, François-Joseph est pour mener le combat contre les idées démocratiques et libérales en Europe. Les dix-huit premières années de son règne sont caractérisées par l'absolutisme stricte et la répression des mouvements de politiques libérale. François-Joseph travaille à enrayer la propagation des idées révolutionnaires venues de France, en alliance avec l'Empire de Russie et la monarchie prussienne, empêchant le rétablissement de l'indépendance de la Pologne. L'Empereur François-Joseph réprime les insurrections et abroge même la Constitution autrichienne en 1851. il signe un Concordat avec le Vatican donnant la juridiction, l'éducation et des pouvoirs sur les lois du mariage au clergé.

IV - La princesse Elisabeth (Sissi)

L'un des facteurs modérant François-Joseph est son épouse, l'Impératrice Sissi. L'histoire d'amour entre l'Empereur et la princesse bavaroise commence en 1853 en Autriche du Nord, dans la station thermale de Bad Ischl, pendant l'été; l'Empereur qui est alors âgé de vingt-trois ans. François-Joseph est sensé être introduit auprès de sa future fiancée, la princesse Hélène de Bavière, en la ville de Salzkammengut. Pourtant, l'Empereur défie les plans de mariage de sa mère et tombe éperdument amoureux de la sœur d'Hélène, la princesse Elisabeth, seulement âgée de plus de quinze ans. François-Joseph et Elisabeth célèbrent leurs fiançailles.

1) Le mariage

L'Empereur et la princesse Elisabeth se marient le 24 avril 1854 à Vienne. Par son charme naturel, Elisabeth a tout de suite l'estime du public. Dans la vie privée, pourtant, elle est bientôt confrontée aux problèmes. L'Impératrice a échangé sa vie sans souci de son pays avec l'étiquette rigoureuse de la Cour Impériale et doit s'adapter difficilement. François-Joseph aime son épouse, mais règne sur un Empire de plus de 50 millions de vies humaines; il a donc peu de temps à consacrer à Sissi qui se sent souvent seule. «J'aurais voulu qu'il ne fût jamais empereur», confia-t-elle à sa ancienne gouvernante. Elisabeth est également inquiète au sujet des pauvres et des malades. Bien qu'elle n'aime pas les fonctions officielles, elle visite régulièrement les hôpitaux et les asiles, et est d'ailleurs très intéressée par les nouveaux traitements et les remèdes pour les patients. Un homme dans la rue la voit comme la mère Impératrice, consolatrice des pauvres. Comme toutes les jeunes femmes, Elisabeth a peu d'intérêt pour la «profession» de son époux. Elle devient peu à peu plus influente en matière de politique sur l'Empereur. Avec ses idées politiques libérales et progressives, elle soutient la cause des Hongrois dans leur lutte pour l'indépendance et elle contribue considérablement à l'égalité des statuts entre la Hongrie et l'Autriche en 1867.

2) Les enfants

L'Empereur François-Joseph et l'Impératrice Elisabeth ont trois enfants. Leurs trois enfants suivent le mariage. Elisabeth n'est cependant pas une mère très engagée. Elle est d'ailleurs très critiquée pour son manque de chaleur maternelle. Ce n'est pas seulement un problème de famille. Son fils Rodolf, homme qui s'il était devenu Empereur, aurait été assez compétent pour stopper la Grande Guerre. Le rôle maternel de l'Impératrice pourrait été avoir affecté par son traitement à la Cour. Elle n'est seulement âgée que de seize ans lorsqu'elle est mariée. Ses relations intimes du début avec son époux apparaît avoir été déplaisantes. Quand les enfants arrivent, la mère de François-Joseph l'Archiduchesse Sophie s'en mêle sans cesse. Elle interdit à Elisabeth, par exemple, de donner le sein à ses enfants. Elle vient à ne pas apprécier et utilise le terme «répugnant» l'idée d'avoir des enfants. Après le troisième enfant, quand bien même sa santé est excellente, elle insiste auprès de son époux qu'ils n'aient plus d'enfants. Cette décision aura énormément de conséquences politiques quand leur fils unique, Rodolf se suicide. Cette grande épreuve montre un grand tournant dans la vie de la jeune femme du milieu du XIXe siècle. Elle encourage même François-Joseph à trouver une maîtresse dans le but d'avoir de nouvelles relations intimes avec lui. Son refus est un scandale considérable dans les cercles de la Cour et très douloureux pour l'Empereur tellement il est attaché à sa femme.

V - Défaites militaires et réformes constitutionnelles

François-Joseph est forcé d'accepter des réformes constitutionnelles après de désastreuses défaites militaires. Les Autrichiens sont battus en Italie (1859) ce qui engendre une nouvelle union de la monarchie italienne. Dans la guerre d'indépendance italienne, l'Autriche perd toutes ses possessions italiennes excepté la Vénétie qui est gardée jusqu'en 1866. La position autrichienne à l'intérieur de l'Allemagne est radicalement changée lorsque l'Autriche est rapidement défaite par la Prusse dans la guerre Austro-Prussienne ou la guerre civile allemande (1866). La défaite par la Prusse en sept semaines force l'Autriche à se retirer de la Confédération allemande et de céder sa dominance traditionnelle en Allemagne et en Prusse. Ce qui mène à l'unification de l'Allemagne; en 1871, les Prussiens fondent l'Empire d'Allemagne. La monarchie autrichienne est transformée en une double-monarchie par l'Autriche et la Hongrie en 1867. La Hongrie est élevée au rang de Royaume dans le but de joindre l'association de la monarchie austro-hongroise.

VI – Le déclin progressif

1) Sissi assassinée

L'Impératrice est assassinée par un italien à Genève au cours de l'un de ses nombreux voyages effectués durant l'année 1898. Elle meurt environ quatre heures après l'attentat dans sa chambre d'hôtel.

2) La Bosnie-Herzégovine

L'Autriche-Hongrie annexe la Bosnie-Herzégovine en 1908. Cela déclenche une crise internationale qui pourrait bien enflammer l'Europe dans une guerre. C'est en fait l'enflamment du sentiment serbe contre les Autrichiens. Ce qui conduit à l'assassinat de François-Ferdinand, alors qu'il visite la ville de Sarajevo le 28 juin 1914 par un nationaliste serbe; c'est le déclenchement de la Première Guerre Mondiale.

3) La Première Guerre Mondiale

L'Autriche-Hongrie est un Empire avec beaucoup de minorités contentieuses, beaucoup d'aspirations à l'indépendance. Les Autrichiens annexent la Bosnie-Herzégovine en 1908, irritant les nationalistes serbes. L'Autriche-Hongrie sous François-Joseph Ier se joint à l'Allemagne et l'Italie dans la Triple-Alliance en 1882. L'assassinat de l'héritier de François-Joseph, l'Archiduc François-Ferdinand, en 1914 par un nationaliste serbe précipite la Première Guerre Mondiale. François-Joseph, soutenu par le Kaiser Guillaume II, lance une campagne militaire pour punir la Serbie. Ce qui amène la Russie à soutenir la Serbie et la France également ayant une alliance avec le Tsar Nicolas II. L'Allemagne, dès que la Russie commence à mobiliser déclare la guerre, envahissant la France par la Belgique neutre. La Grande-Bretagne entre en guerre quand les Allemands envahissent la Belgique. L'Italie ne respecte pas son traité d'engagement avec l'Autriche et l'Allemagne. Mieux, en 1915, les Italiens entrent en guerre aux côtés des Alliés, souhaitant gagner des terres dans le Nord de l'Italie toujours contrôlées par l'Autriche. François-Joseph Ier meurt pendant la guerre, le 21 novembre 1916.

VII - La succession

Avec le suicide du prince Rodolf, la couronne passe aux frères de François-Joseph et à ses neveux. Les filles de François-Joseph sont inéligibles à la succession.

1) Charles-Louis

La couronne austro-hongroise aurait pu passer au frère de l'Empereur Charles-Louis et éventuellement à ses descendants. Charles-Louis a trois enfants: François-Ferdinand, d'une complexion maladive; Otto, d'une nature extravagante et débauchée; et François-Charles qui est le seul prêt à renoncer à ses droits impériaux et devenir roturier sous le nom de Ferdinand Burg. François-Ferdinand épouse en 1900 la Comtesse Sophie Chotek, ses enfants ne pouvant hériter di trône.

2) François-Ferdinand

Le neveu de François-Joseph, François-Ferdinand est fait héritier du trône après la mort de l'Archiduc Rodolf. François-Ferdinand a été décrit comme un avare, un fanatique et un enfant gâté. Il est écarté de l'élite de la société viennoise. François-Ferdinand se montre avoir manqué les deux éléments-clés pour le succès dans la vie politique: le charme et l'élégance. Sa vie familiale, cependant, apparaît avoir été étonnamment bien. Son mariage avec la Comtesse Sophie von Chotkowa et Wognie, duchesse de Hohenburg en 1900 est connu comme l'une des plus grandes affaires d'amour du monde. Malheureusement, l'Empereur considère la Duchesse roturière et essaye de persuader François-Ferdinand qu'il est marié au-dessous de son rang. Ils vont à travers en se mariant contre l'avis de l'Empereur mais doivent renoncer aux droits de sang et de succession pour leurs enfants. Dans les années suivantes, Sophie n'est pas autorisée à monter dans la même voiture que son mari durant les affaires d'Etat.

3) Charles Ier

Charles François Joseph, dit Charles Ier (Charles IV de Hongrie) (1887-1922) est un autre neveu de François-Joseph. Charles Ier succède à François-Joseph quand ce dernier meurt en 1916. Même avant sa mort, François-Joseph a planifié les droits de co-régence à Charles. Celui-ci est le dernier souverain Habsbourg. Bien qu'il soit l'aîné des fils de l'Archiduc Otto ( et neveu de François-Ferdinand), il est peu connu en Europe jusqu'à ce qu'il épouse la princesse Zita de Parme. Pendant la guerre, il commande l'armée autrichienne sur le front de Transylvanie (en Roumanie) mais retourne à Vienne pour régner après la mort de François-Joseph. Ses efforts diplomatiques pour finir cette guerre ne plaisent pas aux alliés allemands. Charles favorise la prétention française, par exemple, pour l'Alsace-Lorraine.

A Mouvaux, le mardi 13 Juillet 2004

Benjamin HUS