La croissance économique, l'évolution démographique


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I - La croissance de la population mondiale

1) Dans les pays développés : du baby-boom au papy-boom

De la fin de la Seconde guerre Mondiale jusque vers 1965, le taux de natalité est si élevé que l'on parle de baby-boom. la mortalité en recul depuis le XIXe siècle continue à diminuer grâce aux progrès médicaux. Dans l'Europe en reconstruction, la croissance de la population impose la mise en chantier de nombreux logements dans les banlieues toujours plus étendues. La proportion importante de jeunes nécessite la construction d'écoles.

A partir de 1965, la fécondité recule fortement en même temps que de plus en plus de femmes travaillent et que le niveau de vie général s'élève. Dans certains pays (RFA, Italie, Japon), al fécondité passe sous le seuil de remplacement des générations (210 enfants pour 100 femmes en moyenne). La population continue d'augmenter par l'apport de l'immigration et en raison de l'allongement de l'espérance de vie à la naissance : 65 ans en 1955 à 72 ans en 1985. En Europe et au Japon, le nombre de personnes âgées augmente fortement : c'est le papy-boom.

2) La forte croissance dans le tiers-monde

Dans les pays du tiers-monde, le fort accroissement naturel entraîne une augmentation rapide de la population : 1,7 milliards d'habitant en 1950, 3,6 en 1985, soit les trois-quarts de la population mondiale. La mortalité est en net recul grâce aux progrès de l'hygiène et aux campagnes de vaccination, mais la fécondité recule plus lentement.

Certains pays mettent en place des politiques de limitation des naissances, parfois autoritaires, comme en Chine où chaque famille n'est autorisée à avoir qu'un enfant. Dans les pays où le niveau de vie augmente (Asie du Sud-Est), la fécondité se rapproche de celle des pays développés.

L'insuffisante distribution de l'eau potable, la faible scolarisation des jeunes, l'urbanisation rapide sont autant de difficultés pour des pays majoritairement pauvres. Les transformations des campagnes provoquent l'émigration vers les villes ou vers les pays riches.

Depuis une dizaine d'années, la croissance de la population mondiale est moins rapide. Les démographes estiment qu'elle devrait se stabiliser au milieu du XXIe siècle après avoir atteint 9 ou 10 milliards d'habitants.

II - Les fluctuations de la croissance économique

1) Trente ans de croissance rapide

De 1945 à 1973, les pays industrialisés ont connu une période de croissance économique exceptionnelle. Le taylorisme adopté par henry Ford à la fin du XIXe siècle avait permis l'amélioration de la productivité par la nationalisation du travail, en particulier par l'organisation du travail à la chaîne dans l'automobile. Ces méthodes sont généralisées dans l'industrie et ensuite adaptées au secteur tertiaire.

La croissance de la population et l'ouverture des marchés internationaux entraînent la productivité. Le plein emploi et l'élévation du niveau de vie, grâce à la hausse des salaires, améliorent le pouvoir d'achat et stimulent la consommation. Le produit national brut (PNB = ensemble des valeurs produites par les entreprises d'un pays) des pays industriels progresse alors très rapidement.

Les industries de la seconde révolution industrielle (industries mécaniques, et électriques, automobile, chimie...) sont en plein essor. Les industries de la troisième révolution industrielle (nucléaire, électronique, aéronautique et aérospatiale, biotechnologies) se développent dans les pays qui maîtrisent la recherche scientifique.

2) Le ralentissement de la croissance depuis 1974

En Europe et aux Etats-Unis, les industries traditionnelles (sidérurgie, textile, construction navale) sont en crise, faute de modernisation suffisante. Les marchés des biens de consommation (électroménager, voitures particulières) sont saturés car les ménages sont largement équipés. L'automatisation permet d'abaisser les coûts de production mais réduit le nombre des emplois peu qualifiés. les entreprises licencient et le chômage progresse.

A la suite de la guerre entre Israël et l'Egypte, en 1973, et de la guerre entre l'Iran et l'Irak, en 1980, le prix du pétrole est multiplié par dix, ce qui accroît les coûts de production des entreprises. La croissance des pays industriels se poursuit mais de façon moins régulière et ralentie.

On assiste surtout à une profonde redistribution de l'industrie mondiale. Les pays du tiers-monde tirent parti du faible coût de leur main-d’œuvre. Les nouveaux pays industriels d'Asie (Corée du Sud, Taïwan, ...) deviennent de véritables puissances économiques en attirant les capitaux étrangers et en exportant l'essentiel de leur production dans le monde entier.

III - La société de consommation

1) Des urbains plus nombreux

Les transformations économiques modifient la composition de la population active. Dans les pays développés, les agriculteurs sont de moins en moins nombreux tandis que la mécanisation et les techniques agricoles progressent. Le nombre d'ouvriers reste stable jusque dans les années 1970. Les e’emplois des actifs sont désormais des salariés, disposant d'un revenu régulier et d'un pouvoir d'achat croissant.

Aujourd'hui, dans les pays développés, près de 80 % de la population vit dans les villes au lieu de 50 % en Europe en 1945. L'urbanisation est marquée par l'extension de banlieues formées d'habitat individuel, surtout aux Etats-Unis et d'habitat collectif, plus répandu en Europe. Les déplacements quotidiens privilégient l'utilisation de l'automobile.

2) L'abondance des biens

Dans les années 1950, les pays européens adoptent un mode de vie comparable à celui des Etats-Unis. La plus grande partie des ménages s'équipe progressivement d'appareils électroménagers : réfrigérateur, lave-linge, téléviseur...

L'achat de ces produits est facilité par la généralisation du crédit ; la publicité comme la mode incitent à consommer davantage. les grandes surfaces installées à la périphérie des villes deviennent le lieux privilégiés des achats de produits alimentaires et de consommation courante.

3) En marge de la richesse

Les inégalités sociales font que tout le monde ne bénéficie pas de la croissance et de la société de consommation : en Europe occidentale, ce sont les travailleurs immigrés qui vivent dans les bidonvilles ; à partir de 1973, ce sont les chômeurs dont le nombre atteint 10 % de la population active. Dans les villes des Etats-Unis, les minorités raciales se trouvent souvent repoussées dans des quartiers pauvres ; véritables ghettos qui sont parfois le théâtre d'émeutes.

En Europe de l'Est, la priorité donnée aux industries lourdes fait que les biens de consommation restent peu abondants et de qualité médiocre. Après 1989, le passage rapide du socialisme à l'économie de marché a accentué les inégalités sociales en permettant l'enrichissement rapide de certains et faisant perdre à d'autres les avantages de l'emploi et de la protection sociale garantis.
De vastes régions du monde ignorent la prospérité car la faim, la malnutrition et le mauvais état sanitaire restent le lot quotidien de la population.