Léon Blum

(Paris 1872 - Jouy-en-Josas 1950)

"Ma révolte contre l'injustice est aussi vieille que ma conscience."

 

    1) L'engagement : 1872-1920

 

Blum est né dans une famille bourgeoise parisienne de religion juive. Etudiant à l'intelligence brillante, il est reçu à l'Ecole Normale Supérieure, mais en est exclu pour échecs universitaires ! En fait il se passionne surtout pendant sa jeunesse pour l'art et la littérature : il fréquente les salons littéraires et écrit dans des revues.

Il découvre la politique au moment de l'affaire Dreyfus. Fasciné par Jaurès, il adhère en 1902 au socialisme. Il collabore désormais au journal du socialisme français, l'Humanité, et devient pendant la première guerre Mondiale, chef de cabinet du ministre socialiste Marcel Sembat.

 

    2) Le leader socialiste et le chef du gouvernement : 1920-1945

 

Au Congrès de Tour (1920), il prend la tête des socialistes hostiles à l'adhésion à la IIIe Internationale.

"Pendant que vous irez courir l'aventure, il faut que quelqu'un reste garder la vieille maison".

Son influence s'accroît au sein de la SFIO : elle s'exerce par les articles qu'il écrit dan le journal Le Populaire, dont il est directeur, et au Parlement, où il est député depuis 1919. Blum est violemment attaqué par l'extrême-droite :

"C'est un monstre de la République démocratique... Détritus humain, à traiter comme tel. C'est un homme à fusiller, mais dans le dos..." (Charles Maurias).

 

En 1936, Léon Blum devient le premier chef du gouvernement socialiste de l'histoire de France. Mais il est profondément attaché au respect de la loi et des institutions :

"Il n'y a pas de majorité socialiste, il n'y a pas de majorité prolétarienne... Notre mandat, notre devoir c'est d'accomplir notre programme. Il s'ensuit que nous agirons à l'intérieur du régime actuel" :

    -> Le respect de la légalité lui a valu de nombreuses critiques au sein de l'extrême-gauche :

"Cet homme, cultivé et intelligent à sa façon, ne s'est donné d'autre but dans l'existence qui de distribuer banalités de salon et concentrés de stupidité" (Trotski)

 

En 1938, Blum perd le pouvoir. Arrêté sur ordre du gouvernement de Vichy en 1940, il est emprisonné et jugé au Procès de Rism (1942) : accusé d'être responsable de la défaire de 1940, il est déporté au camp de Buchenwald en Allemagne jusqu'en 1945.

 

3) Un maître à penser du socialisme : 1945-1950

 

Après la guerre, Blum n'occupe plus le premier plan de la scène politique. Il reste éditorialiste au Populaire, reçoit beaucoup, concile et remplit quelques missions pour le gouvernement français. Il est vieilli et affaibli par la déportation mais son influence morale et grande. Son livre A l'échelle humaine présente sa conception du socialisme :

"Notre véritable but, dans notre société future, c'est de rendre la personne humaine, non seulement plus utile mais plus heureuse et meilleure...'

 

Il meurt en 1950 et les socialistes du monde entier saluent sa dépouille.