Chap 5 : Le Consulat et l'Empire

Leçon 1 : Le Consulat de Bonaparte (1799-1804)

I - Bonaparte, maître de la France

Après son coup d'Etat, Napoléon Bonaparte fait rédiger une nouvelle Constitution qui donne à un premier Consul, c'est-à-dire lui-même, le pouvoir exécutif et le contrôle des assemblées législatives.

4 Assemblées ont le pouvoir législatif et 3 consuls ont le pouvoir exécutif, le vrai pouvoir étant détenu par le Premier Consul.

Il la fait ensuite ratifier par la population en organisant un plébiscite au suffrage universel. Deux ans plus tard, en 1802, il se fait nommer Consul à vie à la suite d'un autre plébiscite.

Bonaparte étend son autorité sur tout le pays. Il nomme des préfets à la tête des départements pour représenter l'Etat. Il désigne les maires des grandes villes et les juges tandis que les préfets nomment les maires des petites villes. C'est la centralisation. Pour former des fonctionnaires compétents et soumis, il crée les premiers lycées d'Etat.

II - Une France pacifiée et prospère

En 1801, avec la conquête de toute l'Italie, Bonaparte fait la paix avec l'Autriche (Traité de Lunéville, le 9 février 1801) puis avec l'Angleterre avec la (courte) paix d'Amiens, le 27 mars 1802. Pour la première fois de 1792, la France n'est plus en guerre.

Bonaparte mène une politique de réconciliation nationale. Il autorise le retour des nobles émigrés. Il offre des postes de fonctionnaires aux anciens royalistes comme aux anciens révolutionnaires. Il se réconcilie avec les catholiques en signant avec le pape le Concordat (15 juillet 1801) : l'Etat nomme et salarie les évêques et exige leur soumission mais il accepte en retour que le pape les investisse.

Bonaparte maintient cependant les principes acquis de 1789. Il ne rétablit pas les privilèges et ne revient pas sur la vente des biens du Clergé. Il fait rédiger le Code Civil (1804), qui confirme les libertés individuelles, l'égalité devant la loi et le droit à la propriété.

Avec la paix retrouvée, le pays s'enrichit. La politique de Napoléon est favorable aux affaires. Il crée une monnaie stable, le Franc Germinal (1803), il aide financièrement les industriels et les inventeurs, il fait entreprendre de grands travaux pour améliorer les routes et les Canaux ; le Livret ouvrier permet à l'Etat et aux patrons de surveiller les ouvriers. Pour récompenser les meilleurs serviteurs de l'Etat, il instaure la légion d'Honneur.

"Masses de granit" :

 

Leçon 2 : L'empire de Napoléon Ier (1804-1815)

I - Un empire autoritaire

Après son sacre, Napoléon se comporte comme un roi. Ainsi, il crée une cour autour de lui et une nouvelle noblesse, la noblesse impériale, avec des titres de noblesse. Afin de se rapprocher des autres dynasties européennes et avoir un héritier, il divorce de Joséphine pour épouser la fille de l'Empereur d'Autriche, Marie-Louise, le 2 avril 1810.

Napoléon gouverne désormais seul ; les assemblées qu'il avait créées ne sont plus consultées, ni même les ministres. Les libertés de presse et de réunion disparaissent et les opposants sont arrêtés.

II - Des guerres meurtrières

A partir de 1803, la guerre reprend, opposant bientôt de nouveau la France à toute l'Europe. La flotte française est anéantie en 1805 à Trafalgar mais, sur terre, Napoléon remporte la victoire d'Austerlitz (1805) et de nombreuses autres victoires qui lui permettent de dominer tout le continent.

Le régime est d'abord renforcé par les succès militaires. Mais peu à peu, le mécontentement grandit dans le pays, à cause des guerres interminables et meurtrières et de l'augmentation des impôts ; de plus, les relations entre les catholiques et Napoléon se détériorent à partir de 1807, quand celui-ci s'empare des Etats de l'Eglise puis fait emprisonner le pape.

III - La chute de Napoléon

En 1812, Napoléon subit un grand revers en Russie et, en 1814, la France est envahie par l'Europe coalisée. Les souverains européens exilent l'Empereur sur l'île d'Elbe et rétablissent la monarchie, en France en nommant Louis XVIII, le frère de Louis XVII, à la tête du pays.

Mais les Français craignent que le nouveau roi ne restaure l'Ancien Régime. Napoléon en profite pour revenir en France et reprendre le pouvoir. Il ne règne que cent jours. De nouveau vaincu à Waterloo le 18 juin 1815, il est exilé dans la lointaine île de Sainte-Hélène, où il meurt le 5 mai 1821.

 

Leçon 3 : Les transformations de l'Europe : La France domine l'Europe

I - A la conquête de l'Europe

Après l'exécution de Louis XVI, les Etats d'Europe se dressent contre la France et commencent à l'envahir. Mais à partir de septembre 1793, la France reprend l'offensive. Elle fait des conquêtes et crée des Républiques-sours en Italie et aux Provinces-Unies.

Après une courte période de paix, Napoléon Bonaparte reprend la guerre en 1803. Sur mer, la flotte anglaise anéantit les Français près du cap de Trafalgar. Mais sur terre, la Grande Armée remporte les batailles contre l'Autriche et la Prusse. Austerlitz (2 décembre 1805), Iéna (14 octobre 1806), Wagram (6 juillet 1809) permettent à Napoléon d'étendre la domination française en Europe.

En 1811, au plus fort de cette domination, la France comprend 130 départements. Elle est entourée d'Etats vassaux, à la tête desquels Napoléon a placé des membres de sa famille, ou des princes. La Prusse, la Russie et l'Autriche sont devenues ses alliées. Seule l'Angleterre est encore en guerre, mais Napoléon espère la ruiner économiquement avec le Blocus Continental.

II - La domination française

En Europe, la Révolution de 1789 a d'abord suscité l'espoir des partisans des Lumières. Dans les pays où elle pénètrent à partir de 1794, les armées françaises sont accueillies en libératrices : la France supprime la dîme, les droits seigneuriaux, les privilèges.

Mais les armées françaises survivent en pillant les pays qu'elles occupent ; de plus les populations doivent payer de lourds impôts à la France et fournir des soldats à l'armée de Napoléon. La domination française devient insupportable. En Espagne, le peuple se soulève contre l'occupant à partir de 1808 et dans la plupart des pays occupés, le sentiment national se développe.

En 1812, la guerre reprend et l'armée napoléonienne subit un grave échec en Russie. Une nouvelle coalition européenne se dresse alors contre Napoléon qui, battu, doit abdiquer au profit de Louis XVIII en 1814. Il reprend le pouvoir pour les "Cent-Jours" mais est définitivement vaincu par les armées de l'Europe coalisée à Waterloo, en Belgique, le 18 juin 1815.