Chap 4 : La révolution

Leçon 1 : 1789, la fin de l'Ancien régime

I - 1789, la plus belle espérance

Printemps 1789, rédaction des cahiers de doléances : l'absolutisme est critiqué, une constitution est réclamée, la conservation des privilèges (noblesse), suppression des droits seigneuriaux (paysans).

Les Français élisent leurs représentants aux Etats-Généraux. Le Tiers Etat est représenté par des bourgeois.

II - La révolte du Tiers Etat : la révolution politique

Le 5 mai 1789, séance d'ouverture des Etats-Généraux, appelés pour la dernière fois en 1614. Ils espèrent que tout sera semblable à 1614. Mais Louis XVI ne propose aucune réforme importante.

Le 17 juin, les députés du Tiers Etat se constituèrent en Assemblée Nationale.

Le 20 juin, le roi, mécontent, fit fermer la salle des Menus plaisirs où se tenait l'Assemblée. Aussi, se réunit-elle dans la salle du Jeu de Paume et déclara : "Jurons à Dieu et à la patrie de ne jamais nous séparer avant que nous n'ayons formé une constitution".

Le 9 juillet, l'Assemblée se proclame Constituante.

III - La révolte du peuple : la révolution populaire

On apprit que les régiments du roi marchaient sur Pairs. Paris eut peur. La ville fut envahie de mendiants affamés, car jamais le pain ne fut si cher. Paris eut faim.

Le 11 juillet, Necker est renvoyé. L'espérance s'envole.

Le matin du 14 juillet, le peuple se rue à l'Hôtel des Invalides et s'empare de 40 000 fusils. Puis il court à la Bastille, accompagné par les bourgeois en armes. Le symbole de l'absolutisme est pris d'assaut et ne peut résister longtemps.

Dans les campagnes, de fausses rumeurs annoncent l'arrivée de brigands à la solde des nobles : c'est la Grande Peur. Les paysans s'arment de fourches puis attaquent souvent les châteaux de leurs seigneurs.

IV - La fin de l'Ancien Régime

Dans la nuit du 4 août, pour mettre fin au soulèvement des paysans, les députés abolissent les privilèges, les droits seigneuriaux et la dîme. Le 26 août 1789, l'Assemblée vote la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.

Mais le roi tarde à signer les décrets de l'Assemblée. Le 5 octobre, les femmes de Paris, furieuses à cause de l'attitude du Roi et de la hausse du prix du pain, se rendent à Versailles pour l'obliger à accepter les décrets et ramènent la famille royale (le Boulanger, la Boulangère et le Mitron) au Palais des Tuileries à Paris.

 

Leçon 2 : La nouvelle France

I - La souveraineté de la nation

En 1789, les libertés fondamentales sont établies : liberté de culte, de la presse, de réunion, d'association. Un esprit nouveau souffle sur le pays : on discute de politique à l'Assemblée et dans les clubs comme ceux des Jacobins ou des Cordeliers à Paris. Les journaux de diverses tendances politiques se multiplient.

Septembre 1789 : la Ière Constitution française établit le partage des pouvoirs.

Mais les députés, bourgeois pour la plupart, se méfient du peuple, c'est pourquoi ils établissent le suffrage censitaire (droit de vote réservé à ceux qui paient un impôt) qui interdit aux plus pauvres de voter.

II - La réorganisation du Royaume

L'Assemblée donne une nouvelle organisation à la France. La France est divisée en 83 départements en 1790. La justice est réformée : les juges sont élus et payés par l'Etat, les Criminels jugés par des jurys de citoyens, la torture abolie.

Réorganisation des finances : l'Etat s'empare des terres du clergé pour les vendre.

Remplacement des impôts de l'Ancien Régime par des contributions payées par tous les citoyens en fonction de leur fortune.

Dans le domaine économique, suppression des douanes intérieures, liberté d'entreprise et de commerce, suppression des corporations et l'interdiction des syndicats (loi Le Chapelier, juin 1791).

La réorganisation est enfin religieuse : Constitution civile du clergé (juillet 1790), c'est-à-dire que les prêtres doivent prêter serment à la Constitution. Les évêques et les curés dépendent désormais de l'Etat, ce qui prive le pape Pie VI d'un pouvoir important.

Le 14 juillet 1790, les délégués des Gardes Nationales de tout le pays se rendent à Paris pour célébrer le nouveau régime. C'est la Fête de la Fédération, qui rassemble 14 000 délégués sur le Champ-de-Mars.

 

Leçon 3 : La fin de la monarchie (1791-1792)

I - La montée de l'opposition

A partir de 1789, émigration des nobles, ce qui pousse les souverains étrangers à intervenir contre la France. Puis, en 1790, le pape condamne la constitution Civile du Clergé, ce qui conduit de nombreux prêtres à la refuser et à entrer dans l'opposition au régime : ce sont les prêtres réfractaires.

En juin 1791, Louis XVI s'enfuit. Il veut rejoindre les troupes autrichiennes puis marcher sur Paris pour rétablir son pouvoir absolu. Mais il est reconnu à Varennes et ramené aux Tuileries. Cette tentative de fuite lui fait perdre la confiance des Parisiens ; parmi eux, certains commencent à réclamer la République.

II - La guerre

En avril 1792, l'Assemblée déclare la guerre à l'Empereur d'Autriche, parce qu'elle veut libérer les peuples de l'Empire et aussi pousser Louis XVI à se trahir. Le roi accepte la guerre car il espère en profiter pour rétablir son autorité.

Débuts difficiles pour la France car les armées sont désorganisées. Défaites importantes et invasion du nord et de l'Est du pays. L'Assemblée proclame alors "la patrie en Danger" et fait appel à des volontaires pour résister à l'ennemi.

Les fédérés des départements arrivent à Paris pour protéger la capitale ("Marseillaise").

III - La chute du Roi

En juillet 1792, le duc de Brunswick, qui commande les armées autrichienne et prussienne, menace Paris de destruction s'il est fait violence à Louis XVI. Pour les sans-culottes et les fédérés, c'est la preuve de la trahison du roi. Le 10 août 1792, ils attaquent le palais des Tuileries et s'en emparent. Sous la pression populaire, l'Assemblée accepte l'emprisonnement du roi et l'élection d'une Convention au suffrage universel masculin.

Le 22 septembre, la nouvelle Convention proclame la République. Deux jours auparavant, la France avait obtenu sa première victoire militaire à Valmy sur les Prussiens.

 

Leçon 4 : Les débuts de la République (1792-1794)

I - La République en danger

La Convention, élue le 22 septembre 1792, comprend 3 groupes :

Son premier acte est de juger Louis XVI. Condamné à mort, ce dernier est guillotiné le 21 janvier 1793.

Conséquences : forte émotion en Europe et dans le pays. Les rois européens forment aussitôt une coalition et entrent en guerre contre la France. En Vendée, les paysans se soulèvent contre la République au nom du roi et de la religion.

Devant cette double menace, les Sans-Culottes exigent des mesures très énergiques pour défendre la République. Le 2 juin 1793, ils font arrêter 29 députés Girondins, ce qui donne le pouvoir aux députés montagnards, dont ils sont plus proches. Mais cela entraîne la révolte des départements favorables aux Girondins (révolte fédéraliste).

II - La politique de la terreur

Face au danger intérieur et extérieur, la Convention montagnarde nomme un Comité du Salut Public composé de 12 membres. Robespierre en prend la tête. Les mesures sont radicales :

Résultats : Au début de 1794, l'ennemi est repoussé et les révoltes intérieures sont écrasées. Les Indulgents derrière Danton et Desmoulins, demandent alors l'arrêt de la Terreur, alors que les enragés, conduits par Hébert, veulent l'accentuer. Robespierre les fait exécuter (mars et avril). Mais le pays est las et le 10 Thermidor an II (28 juillet 1794), les Conventionnels, qui craignent pour leur vie, font arrêter et exécuter Robespierre.

 

Leçon 5 : La République bourgeoise (1794-1799)

I - De la convention au Directoire

Les députés modérés dominent la Convention : les Thermidoriens (députés de la Plaine). Ils mettent fin à la terreur : ils libèrent les prisonniers, rouvrent les églises et abandonnent la loi du Maximum, ce qui entraîne la hausse des prix.

La convention élabore une nouvelle constitution qui est adoptée en 1795, qui réserve le pouvoir aux plus riches.

Pouvoir exécutif : Cinq directeurs

Pouvoir législatif : Conseil des Cinq-Cents - des Anciens

2 Conseils élus au suffrage censitaire.

-> Nouveau régime : le Directoire

II - Un régime fragile et instable

Sous le Directoire (1795-1799), le pays est en difficulté. L'Etat est ruiné par la guerre qui continue. Une partie de la population vit dans la misère à cause de la hausse des prix, alors que les Directeurs et les fournisseurs aux armées s'enrichissent considérablement. L'insécurité s'accroît.

L'opposition, au régime se renforce. Une partie des Français souhaite le rétablissement des Bourbons. Inversement, les Jacobins veulent le retour du suffrage universel et du maximum des prix. En 1796, l'Etat doit réprimer un complot de Gracchus Babeuf qui voulait renverser le Directoire pour fonder une République des Egaux.

III - Le Coup d'Etat de Bonaparte

A l'extérieur, la France continue de remporter des victoires. Nommé à la tête de l'armée d'Italie, le général Bonaparte est victorieux des Autrichiens et il devient très populaire. Le Directoire l'envoie alors en Egypte pour qu'il coupe la route des Indes aux Anglais, mais aussi pour l'éloigner du pouvoir.

L'aventure égyptienne tourne mal pour Bonaparte. En 1799, il décide de laisser son armée et de rentrer en France presque clandestinement. Quand il arrive à Paris, le Directoire est en pleine décomposition. profitant de la faiblesse du régime, il s'empare du pouvoir par un Coup d'Etat, le 9 novembre 1799 (18 brumaire de l'an VIII)...