Chap 3 : La remise en cause de l'absolutisme

Leçon 1 : l'Angleterre

I - En Angleterre, une monarchie limitée.

Depuis le Moyen-Age, le pouvoir du roi est limité par le Parlement (Chambre des Lords, Chambre des Communes).

Le royaume est divisé religieusement : majorité d'Anglicans et nombre de catholiques.

Dans la 1ere moitié du XVIIe siècle, Jacques Ier et Charles Ier tentent d'imposer une monarchie absolue. Cela débouche sur une guerre civile entre le Parlement et le Roi. Vaincu, Charles Ier est décapité en 1649, le 6 février.

De 1649 à 1658, le pays est une République dirigée par Olivier Cromwell (1599-1658). C'est une dictature.

II - vers une monarchie parlementaire

En 1660, c'est la restauration de la monarchie. Charles II (1660-1685) s'engage à tenir compte du Parlement et accepte la loi d'Habeas Corpus de 1679 (loi qui empêche d'emprisonner quelqu'un sans jugement).

Jacques II (1685-1688) tente d'appliquer le modèle absolutiste. Le Parlement le renverse au profit de sa fille Marie et Guillaume d'Orange.

Les souverains jurent de respecter la "Déclaration des Droits" de 1689 qui limite leurs pouvoirs et réaffirme ceux du Parlement.

L'Angleterre est une monarchie parlementaire. Le Parlement vote les lois et le budget. La liberté de culte et la liberté de la presse sont respectés.

Tout au long du XVIIIe siècle, l'Angleterre est un modèle pour ceux qui contestent l'absolutisme.

 

Leçon 2 : L'esprit des Lumières

I - Un esprit nouveau

Au XVIIIe siècle, les philosophes ou Lumières (qui réfléchissent sur l'organisation de l'Etat en s'appuyant sur la raison) développent un esprit nouveau plus critique. Ils s'appuient sur la raison et critiquent tout ce qui fait le malheur des hommes : Eglise, absolutisme, société...

Voltaire en est le chef de file et l'Angleterre le modèle.

II - Des idées nouvelles

L'Eglise est critiquée. Les philosophes veulent la tolérance religieuse. Ils réclament toutes les libertés (expression, réunion, presse...) et l'égalité des droits.

Montesquieu (1689-1755) propose une monarchie tempérée avec séparation des pouvoirs.

Rousseau (1712-1778) réclame la démocratie.

Voltaire (1694-1778) rêve d'un despotisme éclairé.

Diderot et d'Alembert dirigent la publication de l'Encyclopédie (17 volumes de textes et 11 volumes de planches avec plus de 130 auteurs). Elle présente un état de toutes les connaissances de l'époque mais critique aussi les institutions et la religion.

III - La diffusion des idées nouvelles

Elle se fait par les livres, l'Encyclopédie, les journaux, les gazettes. Les salons littéraires et les académies sont des lieux de rencontre des philosophes.

La monarchie lutte contre ces idées nouvelles par la censure et l'emprisonnement, mais elles se diffusent en France et en Europe au XVIIIe siècle.

Leçon 3 : La naissance des Etats-Unis

I - La révolution américaine

En 1773, les colons anglais d'Amérique du Nord se révoltent contre les taxes, le système de l'exclusif : c'est la tea-party (on jette le thé à la mer).

L'Angleterre envoie l'armée et une guerre oppose cette armée au colons : "les insurgés".

Le 4 juillet 1776, les représentants des colonies déclarent leur indépendance, seulement reconnue par l'Angleterre en 1783.

II - La guerre pour l'indépendance

Débuts difficiles pour les colons (Georges Washington) et les volontaires français (marquis de la Fayette). A partir de 1777, la France et l'Espagne aident les révoltés.

1781 : capitulation anglaise à Yorktown : c'est la victoire des USA

1783 : Traité de Versailles : l'Angleterre reconnaît l'indépendance des USA.

III - Naissance d'une République

En 1787, les 13 colonies adoptent la 1ère constitution de l'Histoire. Les USa deviennent un état fédéral avec une séparation des pouvoirs : le pouvoir législatif appartient au congrès (= Sénat + représentants) ; le pouvoir exécutif au Président et le pouvoir judiciaire à la Cour suprême.

Ces évènements ont un retentissement considérable en Europe et en France.

 

Leçon 4 : La France en crise

I - Les difficultés de la monarchie

Au XVIIIe siècle, la France est mal administrée. Le territoire n'est pas unifié : la loi et les impôts ne sont pas les mêmes partout. Il existe des douanes intérieures, poids et mesures ne sont pas uniformisées.

Depuis le milieu du siècle, le budget de l'Etat est en déficit (dépenses inférieures aux recettes). Aggravation du déficit avec la guerre d'Amérique. La monarchie est très endettée.

II - La crise de la société

Les tensions sont de plus en plus fortes dans la société; la bourgeoisie, sensible aux idées des lumières, veut l'égalité des droits. Elle souhaite jouer un rôle politique et n'accepte pas d'être écartée des meilleurs emplois.

La noblesse monopolise les hautes charges de l'Eglise, de l'Etat et de l'Armée. Elle rétablit de vieux droits seigneuriaux car elle dépense énormément.

La paysannerie supporte mal l'augmentation de ces droits.

A partir de 1786, de mauvaises récoltes entraînent la disette et la hausse du prix du pain. L'artisanat est en difficulté en raison de la misère du peuple, le chômage augmente. la colère grandit.

III - La convocation de Etats-Généraux

De 1786 à 1788, les ministres des Finances de Louis XVI, Colonne puis Brienne, essaient de faire payer des impôts aux privilégiés pour résoudre les problèmes financiers. Mais les parlements, soutenus par la noblesse, s'opposent à ces mesures et refusent d'enregistrer les édits royaux.

Louis XVI (1774-1792) décide alors de convoquer les Etats-généraux. Au début de 1789, les Français de chaque ordre se réunissent dans le cadre de la paroisse ou du bailliage (un territoire administratif plus grand que la paroisse) pour élire les députés qui vont les représenter à Versailles.