Chap 2 : La monarchie absolue en France

Le siècle de l'absolutisme, le XVIIe siècle, est donné par le roi Louis XIV

Leçon 1

I - L'enfance du "Roi-Soleil"

Louis XIV naît le 5 septembre 1638 à Saint-Germain-en-Laye. En 1643, à la mort de son père Louis XIII, Louis XIV n'a que 5 ans. Durant sa jeunesse, sa mère Anne d'Autriche exerce la régence, avec le cardinal Jules Mazarin comme Premier Ministre.

De 1648 à 1653, la France traverse une période de guerre civile : les Grands (les nobles les plus puissants du Royaume) et le Parlement de Paris (cour de Justice, chargée d'enregistrer les décisions royales), qui souhaitent participer d'avantage au pouvoir, ainsi que les Parisiens, excédés par la lourdeur des impôts, se révoltent contre le gouvernement. C'est la Fronde.

Pourtant, les décisions des Frondeurs permettent à l'habile Mazarin de surmonter ces désordres et de restaurer l'autorité royale. Mais le jeune roi restera marqué par ces évènements.

Le 9 mars 1661, à la mort de Mazarin, Louis XIV décide de prendre en main le gouvernement du pays et de se passer de Premier Ministre.

II - Un roi absolu

Louis le Grand règne en roi absolu, de droit divin, il se considère Lieutenant de Dieu sur Terre et qu'à ce titre, il doit avoir le pouvoir absolu. D'ailleurs, comme tous les rois de France, Louis XIV est sacré à Reims. De 1661 à 1715, il ne partage donc son autorité avec personne et prend seul les décisions qui concernent le pays, même s'il est aidé par des conseillers. Il retire même au Parlement de Paris son droit de remontrance (droit de dire les inconvénients d'un Edit, par exemple).

Louis XIV prend des avis auprès de conseillers spécialisés et il est aidé par des ministres (Colbert, Louvois, Vauban...) qui ont chacun une fonction précise. Il évite de recruter conseillers et ministres parmi les grands et les choisit pour leurs compétences. Dans les provinces, il nomme des intendants qui se chargent d'imposer ses décisions.

III - Le roi contrôle ses sujets

Louis XIV attire les Grands à sa Cour et leur verse des pensions. Il s'attache les écrivains en les pensionnant, en leur passant des commandes, en les faisant entrer dans des académies, c'est-à-dire, des associations de gens de lettres, de savants ou d'artistes, qu'il contrôle. Les journaux et les livres ne peuvent paraître sans avoir au préalable obtenu une autorisation du roi.

Si le roi aime récompenser ceux qui le reçurent, il punit avec vigueur ceux qui s'opposent à lui. Par lettre de cachet, il peut emprisonner n'importe quel sujet.

 

Leçon 2 : Les politiques de Louis XIV

1) Le colbertisme

Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), ministre de Louis XIV, cherche à enrichir la France : il veut réduire les importations et augmenter les exportations ; pour accroître la production, il installe des manufactures qui bénéficient de privilèges.

Les compagnies maritimes obtiennent des monopoles avec les colonies (Québec, Louisiane, Antilles).

2) Un roi, une religion

Louis XIV, roi catholique, supporte mal l'existence en France d'une minorité de protestants : il n'a pas la même autorité sur eux que sur ses sujets catholiques et il estime que la division religieuse nuit à l'unité de son royaume.

Dès son arrivée au pouvoir, le roi se met à combattre le protestantisme. Il fait d'abord persécuter les protestants en usant de violences et en faisant loger des soldats chez eux pour qu'ils se convertissent : dragonnades. Puis, le 18 octobre 1685, il révoque l'Edit de Nantes qui permettait aux Protestants de pratiquer leur religion : le culte protestant est interdit et les temples sont détruits. Près de 250 000 protestants quittent alors la France pour se réfugier dans les pays protestants voisins. Il met donc fin avec brutalité à la tolérance instituée par Henri IV.

3) Les guerres de Louis XIV

Louis XIV se veut un roi glorieux. Le travail de ses ambassadeurs comme le succès de ses généraux doivent permettre à la France de dominer l'Europe.

Le royaume dispose d'un armée nombreuse (400 000 hommes en 1700), bien équipée et disciplinée, grâce au ministre Louvois. Vauban assure la protection de toutes les frontières grâce à une véritable "ceinture de fer" de places fortes imprenables. Colbert modernise la marine, qui demeure puissante jusqu'en 1692.

De 1667 à 1685, Louis XIV remporte de grands succès militaires et diplomatiques. De 1662 à 1678, il acquiert Lille et de nombreuses places fortes en Flandres, puis la Franche-Comté. Il apparaît alors comme le véritable arbitre de l'Europe et il s'empare en pleine paix de nombreux territoires frontaliers, en particulier de Strasbourg en 1683. Cette politique aventureuse marque l'apogée de son règne, mais elle dresse contre lui l'ensemble de l'Europe.

A la fin du règne, une longue guerre et l'invasion du royaume sont particulièrement éprouvantes pour la France.

 

Leçon 3 : La société française sous Louis XIV

I - Les 3 ordres de la société

Le clergé s'occupe des services religieux, de l'aide aux pauvres et aux malades, de l'enseignement. Il possède des privilèges (pas d'impôts) et est très riche (vastes domaines + dîme). Mais, grandes différences entre le Haut Clergé et le Bas Clergé.

La noblesse possède aussi des privilèges honorifiques et fiscaux. Des charges lui sont réservées à la cour, l'armée et le haut Clergé.

On distingue la vieille noblesse d'épée et la noblesse de robe, plus récente (charges anoblissantes).

Grandes différences de fortune entre la Haute Noblesse (Cour) et la Petite Noblesse vivant difficilement sur ses terres.

II - 20 millions de sujets

La dure vie des campagnes : 85 % des français sont des paysans vivant dans une seigneurie. Le seigneur (noble, évêque, bourgeois) exige des droits seigneuriaux (banalités, corvées...).

Monde rural très diversifié, riches laboureurs, tenanciers, ouvriers, agricoles, artisans.

Les rendements agricoles sont toujours faibles. Une grande partie de la récolte va aux impôts. Si elle est mauvaise, c'est la famine.

Peu de citadins : les villes sont administrées par des conseils dominés par les bourgeois qui dominent également la vie économique de la ville.

Population urbaine surtout composée d'artisans organisés en corporations (maître, compagnons, apprentis).

Le reste de la population est composé d'ouvriers, de domestiques, de journaliers, de pauvres et de vagabonds.

Leur seul souci est le prix du pain.