Le XVIe Siècle est l’une des périodes les plus riches de l’Histoire de France, avec l’apparition d’un art nouveau : la Renaissance. Ce nouvel élan artistique, qui prolonge le changement, est né en Italie et s’est répandu partout en Europe.

Le XVIe Siècle voit s’accomplir dans divers domaines de l’activité humaine des changements considérables et des modifications profondes en ce qui concerne la façon de concevoir et répartir les travaux et les plaisirs de la vie quotidienne. Même si plusieurs classes de la société (exemple : les paysans) continuent de mener une existence qui ne diffère pas des générations précédentes, d’autres voient leurs habitudes journalières et leur train de vie profondément transformés (exemple : les bourgeois).

Afin de comprendre ces changements et plus généralement le fonctionnement des occupations françaises au XVIe Siècle, nous vous proposons l’étude de milieux, qui va de la vie royale aux modestes français :

1) Une journée avec le roi de France

2) Chez le poète Ronsard…

3) Les bourgeois

4) La vie paysanne

 

1) Une journée avec le roi de France

Le roi se lève toujours à heure fixe, 7 heures. Tout près du roi, les princes et les hauts personnages de l’Etat observent le souverain qui s’habille. Une fois vêtu, le roi se prosterne devant un petit autel puis fait entrer dans sa chambre les princes, seigneurs, capitaines, chevaliers et gentilshommes servants. Puis les courtisans se retirent et le souverain vaque à ses affaires. Entouré des plus hauts personnages de l’Etat, il délibère sur la paix et sur la guerre, sur les armements, les troupes, les approvisionnements et sur tout ce qui concerne l’administration du royaume.

Le souverain consacre une voire deux heures à la correspondance et entend les rapports des personnages envoyés en mission vers lui. Le roi s’entoure de personnes susceptibles de l’éclairer. S’ensuit la messe quotidienne, à 10 heures. Après la messe, le dîner : 11 heures.

A la fin du dîner, ce sont les audiences : le roi s’entretient avec des diplomates. Les audiences terminées, le monarque rend visite à sa mère ou à la reine. Puis, le souverain entame ses distractions royales : promenades, chasse… A 19 heures a lieu le souper qui est suivi du bal. Le roi regagne sa chambre à 23 heures.

2) Chez le poète Ronsard…

Voici une autre forme de vie quotidienne, celle de Pierre de Ronsard (1524-1585) qui a laissé dans l’un de ses Discours des Misères de ce temps, un tableau de ses occupations studieuse et rustique au cours d’une journée normale.

Pierre de Ronsard se lève et se couche par une première. Une fois levé et habillé, il écrit et lit durant 4 à 5 heures. Il quitte ensuite sa maison pour aller à l’église. Au retour de la messe, il prend son repas. Après-dîner, il se promène (village, plaine, bois, lieu solitaire et tranquille). Il aime également jardiner (sa distraction favorite). Il est régulièrement accompagné par un ami et converse beaucoup. Parfois il arrive qu’il s’endorme en lisant un livre… Grand amateur de femmes, il a en cotoyé beaucoup. Enfin, il termine sa journée en se divertissant par la musique, le bal avant de rentrer chez lui et de rejoindre son lit.

3) Les bourgeois

Les bourgeois représentent la classe moyenne, celle qui laboure, marchande, fait tous les métiers mécaniques, officie dans les juridictions, finnaces et comptes. A travers les changements qui s’accomplissent, la bourgeoisie a certainement atteint le plus haut niveau d’intelligence, de culture d’esprit, d’humanité et de justice auquel elle se soit jamais élevée dans le passé. Les bourgeois sont fonctionnaires, officiers du royame ; hommes de loi (avocats, huissiers, procureurs) ; hommes d’affaires (financiers) ; marchands, industriels, patrons et maîtres des métiers ; ils sont aussi médecins, chirurgiens, professeurs des universités et des collèges, savants, écrvains, artistes…Bref, la bourgeoisie commence réellement à s’émanciper à partir du XVIe Siècle. Son alimentation est très riche, d’abord et avant tout composée de viande. Les Français mangent alors peu de pain et de fruit. On constatera le train de vie coûteux des bourgeois qui vivent dans un luxe presque surprenant. Ceci explique leur place privilégiée dans les plus importantes professions de l’époque.

Leur logis est souvent orné d’inscriptions morales et littéraires et ne porte pas encore de numéro. Alors qu’il existe des constructions faites de pierres, certaines habitations sont composées de bois et de mortier (mélange de ciment, eau et de sable). Assez généralement, la famille bourgeoise vit dans deux pièces : la cuisine où l’on mange le plus souvent, la chambre où l’on reçoit ses amis et où l’on se couche. Les bourgeois aiment se disntinguer par leurs costumes somptueux et leurs nombreux bijoux ; c’est une grande évolution par rapport aux siècles précédents.

Les bourgeois représentent aussi le milieu des cabarets et du voyage ; en effet, les itinéraires européens deviennent à la mode. Pourtant, on note une absence totale d’hygiène ; ainsi le XVIe Siècle enregistre-t-il une incroyable série d’épidémies, pestes et autres fléaux, dues sans nul doute à cette insouciance. La Renaissance, qui amène des changements si heureux dans tant de domaines, ne réalise, de ce côté, aucune conquête nouvelle.

4) La vie paysanne

La première partie du XVIe Siècle est favorable à la paysannerie française. En effet, la hausse des prix qui s’accomplit alors amène des changements considérables dans l’évolution agricole en améliorant très sensiblement la situation des producteurs ruraux, bien que les procédés de culture ne paraissent pas s’être améliorés. C’est l’une des période de prospérité et de renaissance matérielle les plus remarquables qu’ait jamais traversées la France. L’aspect de la vie agricole, au cours du siècle, a donc sensiblement varié, selon les périodes et sans doute aussi selon les lieux. Les mauvaises récoltes, la disette, les épidémies, la crise monétaire du milieu du siècle l’ont, à diverses reprises, sérieusement atteinte. On sait, par contre, que l’afflux des métaux précieux, qui coïncide avec le mouvement de la Renaissance, amène la hausse des produits agricoles. La France demeure donc une nation de paysans.

La construction d’une maison de paysans est très simple, étant faite de torchis, c’est-à-dire de terre détrempée avec du foin. La charpente y reste apparente. Le toit est de chaume, fait de paille et de joncs. Le costume des paysans doit être résistant et ne pas gêner les mouvements. Les paysans portent ainsi sur la chemise de grosse toile une veste, serré à la taille par une ceinture. La tête est couverte d’un bonnet. L’habillement des femmes se compose d’un corsage lacé et d’une jupe noire tombant jusqu’à la cheville. Un bonnet de drap ou de toile tombant sur les épaules protège la tête et la nuque. Aux fils du paysan seront dévolus la conduite des animaux. L’occupation des filles consiste à nettoyer la maison, à traire les vaches et à nourrir les autres animaux. Dès le matin, le père se livre aux travaux du jardinage, visite ses herbages, surveille ses troupeaux et ses cultures. Vers 10 heures a lieu le dîner, très modeste. La vie paysanne comprend également la fête du village et le passage à la messe.

Conclusion : à travers cet exposé, nous avons souhaité mettre en avant les profondes différences qui s’affichent entre les classes sociales, et qui ne cesseront de se creuser davantage au fil des siècles. Notons toutefois que le XVIe Siècle, grâce notamment à la Renaissance, mais également aux humanistes, apporte des changements importants dans l’évolution de la France et contribue ainsi au rayonnement d’une partie de son peuple. Pourtant, même si la Renaissance a apporté un nombre important de changements, cela n’a pas profité à tous, dans la même égalité ; de grandes disparités démontrent bien ce phénomène. Les paysans, par exemple, qui mènent une vie bien difficile, ont un mode de vie qui diffère singulièrement de celui des bourgeois. L’argent est un atout si l’on veut acquérir une profession convenable et ce sont les bourgeois qui en profitent. Le XVIe Siècle ne serait-il pas non seulement le rayonnement intensif de la France dans le monde mais également le début des causes d’une prochaine révolution ?

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