Catherine II la Grande
(Stettin, 1729 - Tsarskoïe Selo, 1796)


Impératrice de Russie, de 1762 à 1796
 

Beaucoup de cours royales européennes pensent que Catherine II ne durera pas longtemps... Une autre Allemande sans une goûte de sang russe dans les veines, et le vrai héritier, le petit-fils de Pierre le Grand, assassiné ? Catherine sait combien sa position est très fragile. Elle garde l'homme d'Etat qui a été actif sous l'Impératrice Elisabeth et sous Pierre. Elle garde même le chancelier Vorontzov. Nikita Panin est chargé des affaires extérieures.

Quand Catherine II rencontre le Sénat pour la première fois au Palais d'Hiver, elle est stupéfiée par les résultats de la situation financière et sociale du pays. Le chef des armées est resté à l'étranger et n'a pas été payé depuis huit mois. Elle écrit : « La flotte est abandonnée, l'armée en désordre, les forts s'émiettent... ». Le budget montre un déficit de 17 millions de roubles, dans un pays de seulement 100 millions d'habitants. Personne ne connaît quels sont les revenus du Tsar. Partout, les gens se plaignent de la corruption, de l'extorsion et de l'injustice. « Combien y-a t'il de villes en Russie ? » demande-t-elle au Sénat. Personne ne le sait...Elle suggère de regarder sur une carte. Mais il n'y a pas de carte. Catherine II prend alors 5 roubles de son porte-monnaie et envoie un clerc à l'Académie des Sciences pour acheter la dernière carte de Russie. Le clerc revient et les villes sont comptées. A ce moment, Catherine II laisse le monde retiré d'une cour civilisée et intervient pour son pays : ignorant, superstitieux, désorganisé, indiscipliné, souvent malade et pour un pays européen, apparemment arriéré. Elle décide de se concentrer sur la croissance de la richesse russe, et comme la Russie est première en agriculture, elle commence avec la terre. Mais d'abord, elle est couronnée le dimanche 22 septembre 1762 dans la vieille Cathédrale de l'Assomption au cour de Moscou. L'archevêque de Novgorod célèbre la messe avec elle.

Après son retour à Saint-Pétersbourg, elle se remet aux affaires de l'Etat. Elle travaille intensément depuis le matin très tôt jusqu'au soir très tard. Elle décide que la tâche prépondérante serait d'améliorer les techniques dans les régions agricoles. Elle envoie des experts pour étudier la terre et proposer des cultures souhaitables. Elle donne des bourses aux propriétaires terriens dans le but qu'ils apprennent les manières de faire que les Anglais ont conçues, et pour acheter des machines qui ont été inventées par eux. Elle encourage l'introduction de méthodes modernes pour élever le mouton et le bétail, et elle promut l'élevage des chevaux. Pour travailler dans ces zones peuplées, elle voit que beaucoup de travailleurs en ont besoin. Catherine II se tourne pour les annonces vers les journaux étrangers, surtout allemands, invitant des colons et offrant des termes séduisants. La réponse est excellente. Des milliers de gens prennent la route de Catherine II.

Puis elle se tourne vers les exploitations minières et envoie des géologues pour accéder à des minerais de terres russes apparemment stériles. Elle fonde la première Ecole de Mines à Saint-Pétersbourg, complète avec une mine souterraine, où des stagiaires peuvent apprendre le commerce sous des conditions réalistes. Elle réserve une attention toute particulière aux exploitations minières d'argent. Les fourrures ont longtemps été une ressource pour la richesse de la Russie et elle encourage t'actuel commerce en Sibérie. Aussi tôt qu'en 1762, elle décrète que n'importe quel individu puis ouvrir une nouvelle usine, excepté dans les deux capitales, qui sont en surpeuplement. Bientôt, les paysans dynamiques conduisent aux larges usines de textile. Une chaîne entière d'industries commencent à paraître : lin, poterie, maroquinerie et meubles. Elle fait appel également à des experts de l'étranger pour aider à fonder plus d'entreprises sophistiquées. Elle se tourne surtout vers l'Angleterre. Elle fait appel à l'Amiral Knowles pour bâtir des navires de guerre et des chantiers de construction navale. Les ouvriers d'aciérie de Tula sont envoyés en Angleterre pour étudier la formation des baromètres, thermomètres et instruments mathématiques. Catherine II fonde des usines de textile hors de la région de Moscou, pour le lin dans la région de Yaroslov et pour le cuir et les bougies dans le centre de la région de Volga. Le nombre total de fabriques durant son règne est croissant de 984 à 3161.

Catherine II amène d'Allemagne, d'Autriche et de France des artisans pour mettre à jour les travaux de porcelaine impériale. Par le simple acte d'abolition des droits d'exportation, elle obtient de remarquables résultats. L'exportation première de la Russie est le bois, le chanvre, le lin, le cuir, la fourrure, le linge les vêtements et le fer. Après le Traité de Kyakhta qui est signé en 1768, les caravanes de chameaux sont bientôt utilisées en et de Manchourie. La Russie exporte des fourrures, du cuir et du linge en Chine, et importe entre autre le coton, le tabac, la soie, l'argent et le thé et d'autres produits de Chine. Aussi tôt que 1765 les trois quarts des dettes de l'Impératrice Elisabeth sont réparées, et le déficit budgétaire s'est retourné en surplus.

Un décret issue de la Tsarine en 1764 pour tous les gouverneurs-généraux les forme à prendre le recensement précis, dresser la carte de leurs provinces et le rapport de l'agriculture et du commerce. Ils sont pour bâtir et réparer les routes et les ponts, surveiller les combats de feu et assurer que les orphelinats et les prisons soient proprement administrés. Elle double le nombre de serviteurs dans les provinces à partir de 1767. Quand le centre de la ville de Tver est incendié, elle soumet la reconstruction à une commission formée dans ce but. A plan est dessiné qui va servir pour toutes les futures villes. La ville de Tver est le modèle : la principale rue est composée de grandes places, l'un pour les bâtiments administratifs, l'autre pour les commerces. Pour réduire le risque d'incendies, tous les côtés des rues sont en 75 pieds larges et la ville elle-même a un diamètre d'environ 2,6 miles. Beaucoup de nouvelles villes sont construites sur cette échelle au cours du règne de Catherine II.

Catherine II se consacre maintenant à l'éducation. Il y a très peu d'écoles en Russie. Elle commence par transformer un couvent à Saint-Pétersbourg en un internat pour les filles, l'Institut Smolny. Elle envoie Daniel Dumaresq, qui a été un compagnon à Oxford et l'installe en tant que membre de la Commission de l'Education. En 1786, Catherine II fait paraître le Statut des Ecoles, pour tous les établissements de Russie. Touts les quartiers des villes voient s'établir une école de mineurs avec deux professeurs, toutes les villes provinciales une école importante avec six professeurs. Elle ne s'attaque pas à la fondation des Universités, car elle sait que la Russie manque de professeurs qualifiés pour de telles institutions. Elle fait, cependant, augmenter le nombre de bourses pour les jeunes étudiants étrangers.

Quand elle voit la santé publique au début de son règne, elle trouve le même manque que dans l'éducation. Elle sait que le plus grand taux de mort chez les enfants reste la variole. Le docteur Thomas Dimsdale, qui conduit un haut degrés médical d'Aberdeen, en Ecosse, a publié un papier sur la vaccination contre la variole. Elle l'amène à Saint-Pétersbourg, où il vaccine Catherine II le 12 octobre 1768. Elle est volontaire pour donner un exemple. Elle développe des pustules et un douloureux mal de gorge, mais retourne à ses devoirs de chef d'Etat trois semaines plus tard. Dimsdale déclare que la vaccination est un grand succès et beaucoup suivent son exemple. Catherine II achète des maisons à Moscou et Saint-Pétersbourg dans lesquelles le docteur Dimsdale opère, comme dans des hôpitaux de vaccination. Au cours de l'année 1763, elle fonde le premier Collège de Médecine en Russie, composé d'un directeur, un président et huit membres. Le Collège est chargé de former les docteurs russes, chirurgiens et apothicaires pour servir dans les provinces. Pierre le Grand avait construit des hôpitaux militaires ; Catherine II a fondé des hôpitaux pour tout civil. Quand elle réorganise les provinces en 1775, elle décrète que chaque capitale de province doit avoir un hôpital, chaque comté avec une population entre 20 000 et 30 000 habitants devraient avoir un docteur, un chirurgien, un assistant de chirurgien et un étudiant en médecine. Les efforts de Catherine II entraînent sa petite noblesse à suivre son exemple. Le Baron von Kleichen fonde un hôpital de 300 lits à Saint-Pétersbourg, donnant sur le Canal Fontanka. Dans les années 1790 le Collège acquiert 250 lits de plus. Ceux-ci sont des résultats visibles des réformes intérieures de l'Impératrice.

Catherine II est également une collectionneuse enthousiaste des arts. Elle bâtit la collection impériale de l'art d'une douzaine de travaux à une incroyable collection de 3926 travaux. Elle commande la construction de Palais et de l'Hermitage. Son grand amour pour la Russie et la fierté de son pays qu'il l'a adopté viennent parmi nous quand on voit sa magnifique collection de peintures faites par les plus grands maîtres de l'art du monde, acquises non pour l'indulgence personnelle mais comme un effort pour faire de la Russie un pays respecté. Elle a un théâtre construit où les opéras et les pièces sont joués par des artistes invités en Russie. Catherine II essaie elle-même d'écrire plusieurs des opéras de sa main, qui sont joués là. Tard dans sa vie elle rédige des histoires pour cette petits-enfants.

Lorsque son fils Paul est assez grand, elle arrange un mariage avec encore une autre princesse allemande. L'épouse de Paul meurt lors de son accouchement. En 1776 il épouse la princesse Dorothée de Wurtemberg, qui est renommée Maria Federovna. Un an plus tard, Catherine II devient grand-mère d'Alexandre qu'elle élève, tout comme Elisabeth a fait avec Paul. Son fils a beaucoup d'enfants, la succession n'inquiète donc pas Catherine.

Son plus grand regret durant son règne est de ne pas pouvoir abolir le servage. Elle réalise qu'elle pourrait s'aliéner avec une telle loi la noblesse, qui compte sur le travail des serfs pour ses domaines. Elle fait cependant plusieurs décrets sur le traitement humain des serfs. Il est certain que Catherine II espère que son petit-fils Alexandre aura une plus forte position pour la liberté du peuple. Comme elle l'a si souvent écrit au Baron von Grimm : « dans l'époque de Monsieur Alexandre... ». Catherine continue au cours des années à aider les in-privilégiés et les pauvres.

Après qu'elle se soit séparée de Grégory Orlov, un autre personnage important apparaît sur la scène. Grégory Potemkin est un homme d'une habilité exceptionnelle et elle lui confie des affaires importantes de l'Etat. Depuis des années, il travaille dur dans le sud et son industrie est impressionnante. A travers lui, Catherine II est compétente pour annexer la Crimée des Turcs, une région de grande importance. Dans les années 1780 Potemkin est l'homme le plus important en Russie. Maintenant, l'Empire de Catherine II s'étend de la mer Baltique à la mer Noire. Des historiens affirment que Catherine aurait épousé Potemkin en secret. Cependant, aujourd'hui, il n'existe aucune preuve solide d'un tel mariage. Mais il est certain que pendant plusieurs années, ils ont une relation amoureuse. Catherine II fait de Potemkin, comme d'Orlov, un Prince de l'Empire. Jusqu'à sa mort, il est profondément dévoué à l'Impératrice.

Catherine II dirige beaucoup de sa politique extérieure par lettres, écrites à ses compagnons souverains, notamment Frédéric II de Prusse. Elle préserve une pleine correspondance avec Voltaire, Diderot et le Baron von Grimm. Elle commissionne un artiste français Etienne Falconet pour sculpter une statue de Pierre le Grand. Elle est actuellement visible à Saint-Pétersbourg, la Tsar monté sur son cheval sur un énorme rocher, son visage tourné vers la Neva, avec une main dirigée sur la ville qu'il a fondée. Catherine lie son nom à celui de Pierre, puisque l'on peut lire sur la base : « Petro Primo-Catherina Secunda ».

En 1783, la princesse Dashkova est nommée première Directrice de l'Académie des Sciences, puis Présidente d'une Académie russe. C'est la première fois qu'une femme occupe d'aussi importants postes. Il faut souligner que les nominations n'ont pas été faites parce que Catherine lui doit beaucoup, mais parce que la princesse est une femme éduquée avec une grande habilité pour ces tâches. Catherine II achète la bibliothèque de Diderot et les livres de Voltaire après sa mort. En tout, la Bibliothèque impériale est renforcée de près de cent volumes à trente-huit mille.

Catherine II possède la majesté sans être pompeuse. Elle n'est jamais froide ou inhumaine. Au fil des années elle vit à travers de dures critiques, de rébellions, de guerres et de séparations de son fils, qu'elle sent incapable de régner sur la Russie. Elle est une femme seule sans sa propre famille, excepté son bien-aimé petit-fils. Bien qu'elle ait eu un profond amour pour son pays adoptif, il est entièrement concevable qu'à des périodes elle ait eu le désir de quitter son pays pour retrouver son berceau d'enfance. Mais elle hôte cette idée de la tête, étant donné son rang élevé. Mais on voit qu'elle s'est souvent adressée à son ancienne gouvernante Babette Cardeln qu'elle apprécie et de qui elle apprend beaucoup dans sa jeunesse. On peut aussi lire comment elle est dévastée lorsque, Grande Duchesse, elle apprend la mort de son père. Une des ses merveilles comment beaucoup de culpabilité elle doit avoir senti à des moments, car elle est allé contre la volonté de spn père et a changé de religion. Impératrice, elle comble ses petits-fils d'amour, mais elle a le sentiment du vide , et essaie de le remplir avec de nombreuses relations qu'elle a avec des hommes. Peut-être comprend-on mal beaucoup de ses affections. On réalise qu'elle a eu un besoin psychologique d'affection. Catherine II aime d'ailleurs apprendre aux autres, mais aussi en donner. On peu voir de ses nombreuses lettres au Baron von Grimm qu'elle est fière de l'éducation de ses jeunes protégés.

La Russie lui doit beaucoup. Après un long règne de trente-quatre ans, Catherine meurt d'une attaque le 17 novembre 1796. Le jour suivant, l'Ambassadeur britannique Charles Whitworth écrit : « La nuit dernière...cette incomparable princesse a achevé sa brillante carrière ». Catherine dit un jour : « Je laisse à la prospérité de juger impartialement ce que j'ai fait ». Aujourd'hui, on peut dire que ce qu'elle a fait a laissé des traces indélébiles, et surtout une image respectable de son immense empire...

 

A mon grand-père...

 

A Mouvaux le mardi 3 août 2004,

Benjamin HUS

© 2004 - 2005   Bonhus & Manuvb   Tous droits réservés