Sa biographie

(Lille, 1890 / Colombey-les-Deux-Eglises,1970)


Avec la précieuse aide de l’Amiral Philippe de Gaulle qui m’a fait l’honneur d’apporter quelques précisions sur des faits concernant le Général, son père, et notamment la Résistance.

L'artisan de notre France

Plan :

II - L'homme de la rébellion et de la nation libérée : la décision

La Résistance extérieure et intérieure
La LibératioN

 

II - L'homme de la rébellion et de la nation libérée : la décision

A Londres, Winston Churchill est persuadé de l'imminence de la capitulation française. Reynaud décide donc d'envoyer de Gaulle en Angleterre pour le convaincre du contraire. Accessoirement, le nouveau sous-secrétaire d'État se voit confier, sans trop d'illusions, une autre mission : ramener la RAF dans le ciel de France... Avant de s'envoler pour Londres, le 9 juin, de Gaulle se rend chez le général Weygand qui lui annonce que le front de la Somme est enfoncé.

Quand le général de Gaulle débarque à Downing Street, le lendemain matin, l'accueil est tout autre. Churchill a déjà entendu parler par Reynaud du théoricien incompris des blindés. Si le général est immédiatement fasciné par Churchill, le Premier ministre britannique et la plupart de ses ministres sont pareillement réduits par son flegme et sa détermination, qualités qu'ils n'avaient guère eu l'occasion d'apprécier jusqu'alors, chez aucun dirigeant français... Mais s'agissant des renforts aériens, Churchill laisse son visiteur regagner le France avec seulement quelques vagues promesses. Le soir même, de Gaulle arrive à Paris pour apprendre par la bouche de Reynaud que le gouvernement a décidé de se replier.

Quelques jours plus tard, le 16 juin au matin, le revoici à Londres, à l'hôtel Hyde Park, où il entame un brin de toilette avant de se rendre à déjeuner chez Winston Churchill où un projet émane entre les deux hommes : faire une "fusion" entre la France et la Grande-Bretagne. Le soir même, de Gaulle revient donc à Bordeaux (ville où le gouvernement se trouve après repliement) porteur d'une proposition d' union franco-britannique. Mais ce 16 juin au soir, quand le sous-secrétaire d'État à la Guerre auquel Churchill a prêté son avion personnel, atterrit à vingt et une heure trente à Bordeaux, il n'est plus qu'un ancien ministre. Paul Reynaud n'est plus président du Conseil. Il a, quelques minutes auparavant, remis sa démission au président de la République, Albert Lebrun, lequel s'est aussitôt tourné vers le Maréchal Pétain pour former le nouveau gouvernement. Ce nouveau gouvernement Pétain-Laval déclare son intention de demander l'armistice. De Gaulle conclue que l'Angleterre accueillera la "flamme de la Résistance française".

Le 17 juin vers midi, Charles de Gaulle s'envole pour Londres. Il sait que les liens sont brisés avec la France "officielle". La famille de Gaulle (Yvonne et ses enfants) embarquera le 17 juin à Brest, sur le dernier bateau quittant légalement la France pour l'Angleterre.

Le jour même, il obtient de Churchill l'autorisation de s'adresser le lendemain aux Français par la BBC. De Gaulle voit afficher dans tout les kiosques français en éditions spéciales : "France surrenders", la France a capitulé.

Le 18 juin 1940, vers vingt heures, devant les micros de la BBC, Charles de Gaulle lance un appel solennel à la poursuite des combats et proclame que la "Flamme de la Résistance Française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas". Dès lors, le gouvernement de Vichy déclare de Gaulle hors-la-loi. Quant à Churchill, il le reconnaît "chef des Français libres".

De Gaulle se donne deux priorités : - construire un début d'organisation et transformer cette reconnaissance de fait en reconnaissance de droit. Bref, faire en sorte que les premiers Français libres n'incarnent pas une légion de combattants au service de l'Angleterre, mais l'embryon d'une organisation appelée, le jour venu, à incarner la légitimité française.

- La Résistance extérieure et intérieure -

La France libre n'a pas encore d'armée, de Gaulle la constitue avec des inconnus et des aventuriers. René Cassin établit le statut des Forces Françaises Libres (FFL). Condamné à mort par le tribunal de Clermont-Ferrand le 2 Août 1940, matériellement et politiquement isolé, le Général est pourtant de moins en moins seul. De Gaulle connaît une grave défaite avec les FFL et les Britanniques face aux canons des troupes de Vichy à Dakar. Le Général est discrédité aux yeux de Franklin Roosevelt.

Cependant, en cet été 1940, l'ensemble de l'Afrique équatoriale et les comptoirs français de l'Inde se rallient à Charles de Gaulle. En septembre 1941, le Général crée le Comité National Français, qui deviendra le Comité National de Libération le 3 juin 1943. Le but : que tous les Français, quelles que soient leurs différences, s'unissent dans la Résistance. Seul représentant de la France au combat vis-à-vis des alliés, de Gaulle s'impose aussi comme maître incontesté des Forces de la Résistance Intérieure.

En fin d'année 1941, il fait venir à Londres Jean Moulin, un préfet révoqué par Vichy, en raison de ses convictions républicaines. Il lui prescrit de rassembler sous son autorité les forces disséminées de la Résistance. Mais Jean Moulin ne pourra accomplir complètement son désir d'union. Trahi et arrêté par la Gestapo, il meurt suite à ses blessures, le 8 juillet 1943, ayant subi la torture des hommes de la Gestapo. Charles de Gaulle y laisse un ami, l'artisan et le numéro deux de la Résistance car, c’est avec l’action de Jean Moulin, homme de foi et de calcul, ne doutant de rien mais se défiant de tout que Charles de Gaulle a pu organiser une résistance sans faille, faite de tous les mouvements de combats. Ainsi, le CNR, qui a été réuni à Paris sur ordre du Général et sous la Présidence de Jean Moulin, reconnaît de Gaulle pour chef, en vue de la Libération. Désormais, la légitimité du chef de la France Libre n'est plus contestée par les Alliés, malgré les tensions entre lui et Churchill. Le 3 juin 1944, de Gaulle devient le président du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF).

- La libération -

Le 6 juin 1944, le débarquement allié en Normandie est déclenché. Cinq jours plus tard, le Général débarque à Courseulles-sur-Mer, où l'accueil d'une foule enthousiaste prend valeur de plébiscite. Le 25 Août 1944, Charles de Gaulle entre dans Paris à seize heures par la porte d'Orléans où il est accueilli par le général Leclerc (1902-1947) qui vient d'obtenir la capitulation du général allemand von Choltitz. L'homme du 18 juin avait demandé à Leclerc, quelques jours plus tôt, à Rambouillet : "Libérer Paris avec une division blindée, nul chef n'a jamais eu une chance plus grande, mais nul ne l'a mieux méritée !" ; il le dit à son "noble compagnon".

Le 26 Août, de Gaulle descend les Champs-Élysées entouré des chefs survivants de la Résistance intérieure et est acclamé par un million de Parisiens en liesse. Ils découvrent la voix sans visage de la BBC. C'est à trois heures de l'après-midi qu'il entame sa descente. Il forme, le 8 septembre, son premier gouvernement en métropole, que les Alliés tarderont à reconnaître. Il lui reste à accomplir trois tâches urgentes : - achever la libération du territoire, effective en février 1945 ; - assurer une place de premier plan à la France dans les négociations de paix ; - rétablir la légalité républicaine qui servira de base à la reconstruction.

Benjamin HUS

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